Arthur Jasinski

L'auteur de cet article

Diagnostiqué TDAH à 15 ans, j’ai choisi de transformer cette différence en force.
Depuis 2019, j’accompagne adultes et parents à mieux comprendre et gérer le TDAH, grâce à des stratégies simples, concrètes et accessibles.
Mon objectif : vous aider à reprendre le contrôle de votre quotidien et à révéler tout votre potentiel.

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TDAH : ce que les autres ne voient jamais

Vous passez vos journées à sourire, à gérer, à compenser. Aux yeux des autres, tout semble normal. Pourtant, derrière cette apparence maîtrisée, il y a une bataille invisible qui vous épuise. Le TDAH n’est pas toujours visible de l’extérieur : il peut être masqué, compensé, caché derrière un visage calme et organisé. Mais à l’intérieur, c’est une hyperactivité mentale constante, une lutte pour rester concentré, organisé et aligné avec ce que vous aimeriez vraiment faire. Dans cet article, je vais vous montrer ce que les autres ne voient jamais, mais que vous, vous vivez chaque jour.

Un combat invisible derrière le sourire

Aux yeux du monde, vous semblez tenir debout sans problème. Vous souriez, vous échangez, vous donnez l’impression que tout va bien. Pourtant, ce que les autres ne voient pas, c’est l’énergie colossale que vous déployez pour compenser votre TDAH.

Beaucoup de personnes pensent que le TDAH se voit forcément. Elles imaginent une agitation permanente, quelqu’un qui bouge sans arrêt, incapable de rester en place. Mais ce n’est pas toujours le cas. Certaines personnes, comme moi, n’ont pas d’hyperactivité physique. C’est une hyperactivité mentale qui occupe tout l’espace : des pensées en continu, une tension permanente, un cerveau qui ne s’arrête jamais.

Et c’est justement pour ça que le TDAH passe souvent inaperçu. Quand il n’y a pas cette agitation extérieure, quand on a appris à bien compenser, personne ne se doute de la lutte qui se joue à l’intérieur. On donne le change, mais on s’épuise.

Ce que les autres ne voient pas : la lutte intérieure

Derrière une apparence normale, il y a une bataille silencieuse. Le TDAH ne se limite pas à ce que les autres voient, il prend place surtout à l’intérieur. Et cette réalité invisible, elle est bien plus épuisante qu’on ne l’imagine.

Une énergie épuisée au quotidien

Réaliser une réunion d’une heure peut me coûter plus d’énergie qu’aller courir pendant trois heures. Parce que rester concentré sur quelque chose qui ne m’intéresse pas, ou qui demande une attention constante, c’est comme tenir un poids énorme sans jamais pouvoir le reposer. Pendant que d’autres enchaînent les réunions sans effort, moi je termine vidé, incapable de faire quoi que ce soit derrière. Là où certains sortent d’une réunion et vont faire du sport, je me retrouve à bout de force, comme si toute mon énergie de la journée venait d’y passer.

Un masque pour cacher la réalité

Beaucoup de personnes avec un TDAH apprennent à porter un masque. Elles font semblant que tout va bien. Elles sourient, elles assurent, mais derrière elles vivent une lutte intérieure permanente. Pourquoi ce masque ? Parce qu’il y a la peur d’être jugé. La peur qu’on les prenne pour des personnes paresseuses, instables, trop sensibles. Il y a aussi le fait de manquer de mots pour expliquer ce qu’elles traversent. Et alors, à force d’encaisser, on finit par s’isoler. On s’épuise à cacher ce qu’on vit, on se coupe des autres, et on finit par croire qu’on doit tout gérer seul. Ce masque protège en apparence, mais il use de l’intérieur.

Pourquoi le TDAH est souvent mal compris

Beaucoup de personnes réduisent le TDAH à une question d’attitude ou de comportement. Elles voient quelqu’un qui s’agite, qui n’écoute pas, qui semble dispersé, et concluent que le problème vient de son caractère. C’est une erreur qui peut blesser profondément.

Je me souviens par exemple d’une personne que j’ai connue au lycée. Elle avait un TDAH et son professeur lui avait dit en face qu’elle avait un vrai problème d’attitude. Mais la réalité, c’est qu’elle se battait simplement contre son propre cerveau. Elle voulait rester concentrée en cours, mais n’y arrivait pas. Elle voulait arrêter de bouger partout, mais son corps et son esprit la poussaient dans l’autre sens. Ce n’était pas une question de volonté ou de discipline, c’était une lutte intérieure constante.

Le problème, c’est que la plupart des gens n’ont jamais été sensibilisés à ce qu’est vraiment le TDAH. Alors ils jugent sur ce qu’ils voient. Ils interprètent ça comme de la paresse, de l’impertinence, un manque de sérieux. Et pourtant, derrière chaque comportement, il y a une explication neurologique. Pas une fatalité, pas une excuse, mais une explication. Comprendre cette nuance change tout.

Reprendre les rênes de son TDAH

Le TDAH n’est pas une fin en soi. Ce n’est pas parce que vous luttez au quotidien que vous êtes condamné à subir toute votre vie. Comprendre comment vous fonctionnez est la première étape pour reprendre le contrôle.

Ce n’est pas une fatalité

Le TDAH n’est pas une étiquette définitive, c’est une explication. Et une fois que vous comprenez cette explication, vous pouvez mettre en place des stratégies qui changent tout. Organisation, routines, outils, techniques de concentration… ce sont autant de leviers qui permettent d’arrêter de subir et de transformer ce trouble en véritable atout.

Oui, il y a des difficultés. Mais il y a aussi des forces. Le TDAH peut devenir un moteur quand on apprend à l’utiliser correctement. C’est là que tout change : le moment où vous arrêtez de le voir comme une faiblesse et que vous commencez à en faire une ressource.

L’importance de bien s’entourer

Reprendre les rênes, ce n’est pas seulement une affaire de stratégies personnelles. C’est aussi une question d’entourage. S’entourer de personnes qui comprennent, qui soutiennent, qui croient en vous, ça fait toute la différence. Parce que dans les moments où vous doutez, ces personnes vous rappellent que vous avez de la valeur et que vous êtes capable.

C’est aussi ce qui m’a poussé à créer L’éveil du TDAH. Pour que chacun puisse trouver un espace où il n’a pas besoin de porter un masque, où il peut avancer aux côtés de personnes qui vivent la même réalité. Parce que le TDAH est un combat difficile, mais il n’a pas à être un combat solitaire.

Le TDAH ne se résume pas à ce que l’on perçoit de l’extérieur. Ce n’est pas un problème d’attitude, ni une faiblesse, mais une réalité intérieure complexe et exigeante. Comprendre son propre fonctionnement, apprendre à utiliser les bonnes stratégies de compensation et surtout s’entourer des bonnes personnes permet de transformer cette difficulté en force. Vous n’êtes pas seul : des millions de personnes partagent ce combat invisible. Croyez en vous, tombez le masque et soyez pleinement vous-même, avec vos fragilités, mais aussi avec toutes vos qualités et vos atouts.

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