L'éveil du TDAH

Ce que j’aurais aimé qu’on me dise à 15 ans sur le TDAH

J’ai été diagnostiqué d’un TDAH à 15 ans. Et à ce moment-là, pour être honnête, je ne savais absolument pas ce que c’était, ce que je devais en faire, ni comment ma vie allait être impactée par ce trouble. Je ne savais même pas si je devais accepter ou rejeter ce diagnostic. D’ailleurs, ma première réaction a été de le refuser. J’ai été dans le déni pendant quasiment un an, incapable de comprendre ce que signifiait ce trouble, incapable de vivre avec… ou plutôt, je vivais en le subissant.

C’est au bout d’un an, en voyant les conséquences bien réelles sur ma vie, que j’ai réalisé que je ne pouvais plus continuer comme ça. J’ai compris que j’étais en train de plonger, littéralement. Et c’est là que je me suis dit qu’il fallait que je retourne voir ce fameux spécialiste, que je lui pose les bonnes questions, que je commence enfin à comprendre ce qu’était réellement le trouble de l’attention. À partir de ce moment, j’ai ouvert les yeux sur énormément de choses. Et dans cet article, je veux partager ce que j’aurais aimé savoir à 15 ans : les vérités qui m’auraient permis de sortir du déni plus vite, de poser des bases solides, et de commencer à avancer concrètement avec ce trouble.

Le TDAH explique, mais n’excuse pas

La première chose que j’aurais aimé comprendre, c’est que le TDAH peut expliquer beaucoup de choses, mais il n’excuse rien. J’ai toujours eu du mal à me déresponsabiliser, et ça peut sembler contradictoire vu que j’ai été dans le déni pendant un an. Mais quand j’ai été diagnostiqué, j’ai commencé à voir ce TDAH comme une sorte de justification : une excuse pour tout ce que je n’avais pas fait jusque-là, ou que je pensais ne jamais pouvoir faire.

Je le voyais comme une limite fixe, comme quelque chose qui allait me freiner pour toujours. Et puis, en me renseignant, j’ai découvert qu’il existait des personnes atteintes de TDAH qui avaient réussi dans leur vie, peu importe le domaine : professionnel, personnel, artistique, familial. Ces personnes avaient compris que le TDAH pouvait expliquer certains comportements ou certaines difficultés passées, mais qu’il ne servait à rien de s’en servir comme justification permanente. Elles ont choisi de se prendre en main, d’agir, de ne pas s’arrêter à ça.

C’est là que j’ai réalisé que je n’étais pas bloqué. Il y avait des domaines que je n’avais même pas encore explorés, dans lesquels je pouvais exceller, peut-être même bien plus que la moyenne. Il suffisait que je teste, que je m’y intéresse, que je m’investisse. Le TDAH explique la faible estime de soi, le sentiment d’être nul, l’échec scolaire, les remarques qu’on traîne depuis petit… mais il ne doit pas devenir un bouclier derrière lequel on se cache.

Aujourd’hui, il existe des solutions. Des traitements médicamenteux proposés par des spécialistes, mais aussi des stratégies concrètes de compensation, que moi-même je partage à travers mon travail. Des outils pour alléger les symptômes et retrouver du contrôle. Mais ça demande une chose essentielle : arrêter de voir le TDAH comme une excuse, et commencer à le traiter comme un élément qu’on apprend à dompter. C’est ce que j’aurais aimé comprendre dès le début.

Tu ne seras jamais comme les autres, et c’est OK

J’aurais aimé qu’on me dise que je ne serais jamais comme les autres. Et surtout, que c’était normal. Qu’il n’y avait rien à réparer. Rien à “corriger”.

Aujourd’hui, on vit dans un système qui pousse tout le monde à fonctionner selon un seul modèle. Comme s’il n’existait qu’un seul type de cerveau, un seul type de rythme, un seul type de fonctionnement. Et quand tu sors de ce cadre, comme c’est le cas avec un TDAH, on te fait sentir que tu es “en décalage”, que tu dois t’adapter à tout prix, coûte que coûte.

Mais ce que j’aurais aimé entendre à 15 ans, c’est qu’il ne fallait pas chercher à m’adapter à un modèle qui n’avait simplement pas été conçu pour moi. Mon cerveau fonctionne différemment, point. Et au lieu d’essayer de rentrer de force dans un moule qui ne me correspondait pas, j’aurais gagné beaucoup de temps à chercher mon propre cadre, celui dans lequel je pouvais vraiment m’épanouir.

J’aurais aimé comprendre qu’il n’y avait pas de honte à être différent. Qu’il n’y a pas un “cerveau normal” et des cerveaux “à réparer”. Il y a simplement des cerveaux différents, avec des façons différentes de penser, de créer, d’agir, de vivre.

Et ce fonctionnement différent, il peut devenir une force. Il peut faire naître des idées que personne d’autre n’aurait eues. Il peut générer de la créativité, de l’intensité, des connexions uniques. Des gens comme Steve Jobs, Richard Branson ou Emma Watson, que j’ai découverts plus tard, ont ce fonctionnement-là. Et ce n’est pas malgré leur TDAH qu’ils ont réussi. C’est avec lui.

Ce que j’aurais aimé savoir, c’est qu’avec un TDAH, on fonctionne souvent par intensité, pas par régularité. On a notre propre rythme. Parfois, on a besoin de plus de temps, de plus de pauses, de plus d’espace. Et ce n’est pas grave. Ce qui compte, ce n’est pas d’avancer comme les autres. C’est d’avancer à son rythme, dans la bonne direction.

J’aurais gagné du temps à le comprendre. À ne plus me forcer à être dans un environnement qui me bouffait de l’intérieur, juste pour paraître “normal”. Et aujourd’hui, je le sais : je ne serai jamais comme les autres, et c’est très bien comme ça.

Le TDAH, c’est un combat quotidien

J’aurais aussi aimé qu’on me dise que le TDAH n’était pas quelque chose qu’on apprivoise en une semaine. Ce n’est pas une phase, ni un truc que tu règles avec une ou deux astuces. C’est un fonctionnement avec lequel il va falloir composer toute ta vie.

Tu vas mettre en place des dizaines de stratégies, et il y en a plein qui ne vont pas marcher. Tu vas avoir des phases où tu crois que tu avances, et des moments où tu replonges. Tu vas te sentir fort certains jours, et complètement dépassé d’autres. Tu vas avoir des rechutes, des doutes, des abandons. Et tu vas devoir tenir malgré tout.

Ce que j’aurais aimé entendre, c’est que c’est normal. Que ça fait partie du processus. Et surtout qu’il ne faut pas lâcher. Parce que plus tu testes, plus tu rates, plus tu affines. Et un jour, tu trouves ce qui te correspond.

Il ne faut pas faire l’erreur de croire que, parce qu’une stratégie ne marche pas, rien ne peut marcher. Le problème, ce n’est pas toi. Le problème, c’est que tu dois trouver tes propres outils, ceux qui collent à ton fonctionnement, à ta vie, à ta réalité.

Et puis il y a autre chose : les galères de la vie ne s’arrêtent pas quand tu es déjà en train de gérer un TDAH. Tu peux avoir à encaisser des trahisons, des abandons, des personnes en qui tu croyais et qui disparaissent. Tu peux perdre des repères, des proches, ou simplement l’équilibre que tu avais mis tant de temps à construire.

Mais malgré tout ça, il faut tenir. Il faut continuer. Parce que c’est justement en traversant ces moments-là que tu vas devenir plus solide, que tu vas construire des bases plus stables, que tu vas pouvoir t’entourer de personnes fiables, et que tu vas commencer à te sentir vraiment fier de toi.

Ce n’est pas facile. Même aujourd’hui, je traverse des moments difficiles. Mais je continue. Parce que je sais pourquoi je le fais. Et je sais que ça vaut le coup.

Tu apprendras à te connaître mieux que 99 % des gens

Quand tu n’as pas de TDAH, tu peux vivre longtemps sans te poser de vraies questions sur toi-même. Tu avances, tu suis le rythme, tu n’as pas forcément besoin de comprendre en profondeur comment tu fonctionnes. Tu n’as pas besoin de décortiquer ton cerveau pour survivre à ton quotidien.

Mais avec un TDAH, ce n’est pas possible. À 15, 18, 20 ans, tu es obligé de te poser des questions que les autres ne se posent pas avant 30 ou 40 ans, s’ils se les posent un jour. Tu dois comprendre pourquoi tu n’arrives pas à te concentrer, pourquoi tu oublies tout, pourquoi tu réagis comme ça, pourquoi tu es épuisé en permanence. Tu es obligé de te connaître en profondeur, sinon tu t’écroules.

Et c’est ça qui m’a réveillé. Quand mes parents ont divorcé, j’ai été projeté dans une nouvelle vie du jour au lendemain. Nouvelle maison. Nouvelle routine. Plus personne pour s’occuper de moi. Mon père n’était là qu’une fois de temps en temps, je devais tout gérer seul : me lever, manger, aller en cours, faire mes devoirs. J’étais complètement lâché dans le vide.

Et c’est là que j’ai vu à quel point mes symptômes prenaient de la place. Que si je ne m’y mettais pas sérieusement, j’étais foutu. J’ai compris que je n’avais pas le choix. Il fallait que je m’organise, que je structure mon quotidien, que je mette des choses en place pour m’en sortir.

Ça m’a forcé à grandir plus vite. À devenir plus mature. Et aujourd’hui, même si ça a été dur, je suis content d’avoir dû faire ce chemin. Parce que je me connais. Je sais ce qui fonctionne pour moi, ce qui ne fonctionne pas. Je sais quels environnements me bousillent et lesquels me portent. Je sais comment je réagis sous pression, et ce que je dois faire pour me recentrer.

Et ça, c’est une vraie force. Parce qu’en réalité, la plupart des gens ne se connaissent pas. Ils suivent des règles, des modèles, des attentes… sans jamais se demander si ça leur convient vraiment. Toi, tu n’auras pas ce luxe. Mais tu auras autre chose : la maîtrise. Et ça, ça vaut beaucoup plus que ce que tu crois.

L'éveil du TDAH
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Qui suis-je ?

Je m'appelle Arthur Jasinski, je suis un entrepreneur ayant un TDAH.
J'ai créé ce blog pour partager les actions que j'ai mises en place ainsi que les techniques qui ont changé ma vie.
L'objectif que je me suis fixé est d'accompagner les personnes ayant tout comme moi un trouble de l'attention pour les aider à s’épanouir dans leur vie.

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