5 signes qui montrent que vous pourriez avoir un TDAH
Depuis toujours, vous avez peut-être le sentiment d’être en décalage. Différent, sans réussir à mettre le doigt sur ce qui vous distingue des autres.
Et si cette différence était liée au trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) ?
Dans cet article, je partage 5 signes concrets qui peuvent indiquer la présence d’un TDAH chez l’adulte.
Attention : je ne suis pas médecin et seul un professionnel de santé peut poser un diagnostic officiel. Mon objectif est simplement de vous transmettre mon expérience de personne concernée, ainsi que celle que j’ai pu acquérir en accompagnant des dizaines de personnes avec un TDAH.
Si vous vous reconnaissez dans plusieurs de ces signes, il peut être pertinent d’en parler à votre médecin traitant.
Une énergie en mode « tout ou rien »
L’un des premiers signes qui peut indiquer un TDAH, c’est une gestion de l’énergie en dents de scie : tout ou rien.
Certaines journées, vous vous sentez porté par une énergie débordante. Vous êtes productif, concentré, hyperactif même, au point d’avoir l’impression que rien ne peut vous arrêter. Ces moments sont exaltants : vous cochez toutes vos tâches, vous avancez sur vos projets, vous avez le sentiment de « réussir votre journée ».
Mais le lendemain, tout bascule. Vous vous retrouvez ralenti, incapable de passer à l’action, avec la désagréable impression d’être paresseux ou « fainéant ». Pourtant, ce n’est pas un manque de volonté. C’est votre cerveau qui n’arrive pas à recréer l’élan d’énergie de la veille.
Ce contraste est typique du fonctionnement TDAH : une instabilité énergétique difficile à comprendre et souvent source de frustration.
À cela s’ajoutent des facteurs aggravants :
- Le sommeil : une nuit écourtée de seulement deux heures peut déséquilibrer plusieurs jours d’affilée.
- L’alimentation : une consommation élevée de sucre provoque des pics de glycémie qui accentuent encore plus l’instabilité énergétique.
Résultat : l’énergie devient imprévisible, ce qui nuit à la concentration et à la productivité.
Préserver un rythme de sommeil régulier et une alimentation équilibrée devient donc essentiel. Sans cela, l’attention risque de se disperser vers des distractions immédiates (réseaux sociaux, applications, vidéos) au détriment des projets vraiment importants sur le long terme.
Se souvenir des détails… mais oublier l’essentiel
Un autre signe fréquent du TDAH est ce paradoxe troublant : retenir des détails futiles, mais oublier ce qui compte vraiment.
Il arrive, par exemple, de se rappeler avec précision d’une conversation tenue des années plus tôt, de chaque mot prononcé ou du moindre détail d’une soirée sans importance. Pourtant, au même moment, on peut oublier un rendez-vous essentiel noté dans l’agenda, ne s’en rendre compte que le lendemain, et avoir la désagréable surprise d’avoir manqué une rencontre cruciale.
Ce contraste n’est pas lié à un manque de sérieux ou de motivation. Il illustre plutôt la manière dont le cerveau TDAH hiérarchise, ou plutôt ne hiérarchise pas, les informations. Des éléments secondaires ou anecdotiques peuvent rester gravés, tandis que les informations vitales s’effacent rapidement si elles ne sont pas soutenues par des rappels externes.
Pour pallier cette difficulté, beaucoup de personnes avec un TDAH développent des systèmes de compensation :
- utilisation systématique d’un agenda papier ou numérique,
- rappels automatiques via Google Agenda ou applications de planification,
- notifications régulières pour sécuriser les échéances importantes.
La mémoire d’une personne TDAH peut ressembler à un navigateur avec des dizaines d’onglets ouverts. Certains sont figés, d’autres ralentissent, beaucoup se perdent au milieu du flot. Et l’onglet dont on a réellement besoin devient introuvable au moment critique.
Cet état permanent de surcharge explique pourquoi, sans outils adaptés, les oublis peuvent s’accumuler et perturber sérieusement le quotidien.
Une allergie aux petites tâches simples
Un autre signe caractéristique du TDAH est cette difficulté à accomplir des tâches simples du quotidien.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les personnes concernées ne sont pas paralysées uniquement par les grands projets ou les missions complexes. Bien au contraire : elles peuvent se plonger avec intensité dans un objectif ambitieux, parce qu’il est stimulant et porteur de sens.
En revanche, les petites actions banales, prendre rendez-vous chez le dentiste, envoyer un mail administratif, remplir un document, deviennent rapidement des montagnes insurmontables. Non pas parce qu’elles sont compliquées, mais parce qu’elles ne procurent aucune gratification immédiate. Résultat : elles sont sans cesse repoussées, parfois pendant des semaines.
À l’inverse, des tâches très courtes et concrètes, comme lancer une machine à laver, sont plus faciles à réaliser. Elles demandent peu d’étapes, offrent une satisfaction rapide, et ne nécessitent pas de planification importante.
Ce contraste s’explique par le fonctionnement du cerveau TDAH : pour passer à l’action, il a besoin d’un minimum de stimulation ou de récompense immédiate. Les petites tâches administratives, souvent perçues comme ennuyeuses, manquent de ce déclencheur et se retrouvent reléguées au second plan.
Avec le temps, ces reports successifs peuvent avoir des conséquences importantes, notamment sur la santé (comme repousser un rendez-vous médical) ou sur la vie professionnelle (laisser traîner un mail crucial).
Un cerveau sans bouton pause
Le TDAH ne se manifeste pas seulement par une agitation physique. Chez de nombreuses personnes, l’hyperactivité est avant tout mentale. Le cerveau fonctionne en permanence, comme s’il était incapable de s’arrêter.
Impossible de mettre un « bouton pause » : au moment de s’endormir, les idées affluent par dizaines. En pleine conversation, l’attention se disperse parce que vingt autres pensées viennent s’inviter et parasiter l’échange. Résultat : il devient difficile de rester concentré sur une seule chose à la fois.
Ce n’est pas de la distraction classique. C’est une véritable hyperactivité mentale qui pompe une quantité d’énergie énorme et laisse souvent la personne épuisée. Elle peut donner l’impression d’être ailleurs, de ne pas écouter, alors qu’en réalité son esprit tourne à plein régime en arrière-plan.
Cette dimension est trop souvent sous-estimée. Quand on parle du TDAH, on pense spontanément à l’enfant agité ou à l’adulte qui multiplie les actions. Mais l’hyperactivité intérieure, invisible, peut être tout aussi intense, voire handicapante.
Un exemple courant : vouloir regarder une simple vidéo de dix minutes et, au bout de quelques minutes, bifurquer sur une idée qui entraîne des heures de travail improvisé. Ce type de dérive peut paraître anodin, mais il déstructure le quotidien et rend difficile toute organisation stable.
Comprendre que le TDAH inclut cette hyperactivité invisible est essentiel. C’est ce qui explique en grande partie la fatigue chronique, la dispersion et la difficulté à maintenir une attention durable.
Vivre à fond… puis payer l’addition
Un autre signe révélateur du TDAH est cette tendance à plonger corps et âme dans un projet, jusqu’à l’épuisement total.
Lorsqu’une idée passionne, l’énergie et la concentration deviennent intenses. Pendant des heures, parfois des jours, tout est focalisé sur ce projet. L’enthousiasme est tel que rien d’autre ne semble compter.
Mais cette intensité a un prix : quelques jours plus tard, plus aucune énergie. La motivation s’effondre, la concentration disparaît et la personne se retrouve incapable de continuer. Le corps et le mental réclament une pause forcée après avoir été poussés à bout.
Cette alternance entre euphorie et épuisement est typique du fonctionnement TDAH. Elle peut être particulièrement dangereuse pour la réussite d’un projet. En s’investissant à 300 % d’un coup, le risque est de ne plus avoir de ressources pour tenir sur la durée. Or, ce qui fait aboutir un projet, ce n’est pas l’intensité ponctuelle, mais la régularité.
Apprendre à gérer cette énergie devient donc essentiel :
- Savoir moduler son intensité plutôt que tout donner d’un coup
- Prendre du recul pour vérifier qu’on avance dans la bonne direction
- Préserver son équilibre mental et physique afin de rester constant sur le long terme
L’intensité peut être un atout puissant chez une personne TDAH, mais seulement si elle est canalisée. Sans cela, l’effet « vivre à fond puis s’écrouler » devient un frein majeur au quotidien.
Que faire si vous vous reconnaissez dans ces signes ?
Se reconnaître dans plusieurs de ces manifestations peut être troublant. Mais il est important de rappeler que seul un professionnel de santé peut confirmer un diagnostic de TDAH. L’autodiagnostic est insuffisant et peut même être source de confusion ou de culpabilité. Voici les deux étapes essentielles à envisager si vous vous reconnaissez dans ces signes.
Commencer par en parler à votre médecin traitant
Le premier réflexe à avoir est de consulter votre médecin traitant. C’est lui qui pourra recueillir vos doutes, comprendre vos symptômes et, si nécessaire, vous orienter vers un spécialiste (psychiatre, neurologue). Cette étape permet d’obtenir une évaluation sérieuse et d’éviter les mauvaises pistes.
Pourquoi un diagnostic est essentiel
Un diagnostic officiel ne se limite pas à « mettre une étiquette ». Il permet :
- de mieux comprendre son fonctionnement,
- de mettre en place des stratégies et des outils adaptés,
- d’accéder à des ressources thérapeutiques ou médicamenteuses si nécessaire,
- de soulager la culpabilité souvent ressentie face aux difficultés vécues.
Le diagnostic ouvre donc la voie à une meilleure connaissance de soi et à des solutions concrètes pour avancer plus sereinement dans sa vie personnelle et professionnelle.
Le TDAH ne se résume pas à l’image classique de l’enfant hyperactif qui bouge sans cesse. Chez l’adulte, il peut se manifester de manière plus subtile : une énergie en dents de scie, des oublis d’éléments essentiels, une hyperactivité mentale permanente, ou encore une tendance à s’épuiser après des phases d’intensité extrême.
Si vous vous reconnaissez dans certains de ces 5 signes, ce n’est peut-être pas un hasard.
La meilleure démarche est d’en parler à votre médecin traitant. Celui-ci pourra vous orienter, si nécessaire, vers un spécialiste en mesure de poser un diagnostic fiable et de proposer un suivi adapté.
Se comprendre, c’est déjà une première étape vers une vie plus équilibrée et mieux organisée.
Le guide du TDAH chez l'adulte
Découvrez le nouveau guide complet pour comprendre et mieux vivre avec le TDAH à l’âge adulte.
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1. Comment le Haut Potentiel peut-il masquer le TDAH (Dr Olivier Revol)
2. TDAH chez la femme : quelles particularités ?

Qui suis-je ?
Je m'appelle Arthur Jasinski, je suis un entrepreneur ayant un TDAH.
J'ai créé ce blog pour partager les actions que j'ai mises en place ainsi que les techniques qui ont changé ma vie.
L'objectif que je me suis fixé est d'accompagner les personnes ayant tout comme moi un trouble de l'attention pour les aider à s’épanouir dans leur vie.
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