TDAH chez la femme : quelles particularités ?
Dans cet article, je suis accompagné du docteur Olivier REVOL, pédopsychiatre. On va parler aujourd’hui des différences de manifestation des symptômes du TDAH entre l’homme et la femme.
Le TDAH sans hyperactivité, une réalité souvent féminine
La question du genre du TDAH est vraiment intéressante. On sait (on le voit cliniquement, mais ça a été validé par les études) que les filles ont souvent un TDA sans le H (un trouble d’attention sans l’hyperactivité). Il y a des garçons qui l’ont également aussi. Et ça, c’est particulièrement piégeux. Surtout s’ils sont intelligents, voire très intelligents. Et on a déjà parlé, vous et moi, de la coexistence fréquente du haut potentiel et du TDAH. Dans ce cas-là, surtout s’il n’y a pas de H, on n’a pas repéré le TDA. On a pensé que c’était un adolescent, et surtout une adolescente rêveuse, qu’elle pourrait faire mieux. Donc il y a des trous dans le cahier, elle a oublié de noter trois petites choses, etc. Mais, son intelligence lui a permis de compenser parfaitement en primaire. Ça commence à aller un peu plus difficilement au collège, et on voit un tournant dingue en fin de troisième et surtout en seconde. Je l’ai encore vu aujourd’hui. Où en seconde, d’un seul coup, elle n’arrive plus à compenser par ses bonnes compétences son trouble d’attention. Et à ce moment-là, les résultats chutent. Mais quand les résultats chutent, ils emmènent dans leur chute l’estime de soi, avec une déception. Une adolescente me disait ce matin, c’est horrible de ne plus arriver à faire ce qu’on arrivait à faire auparavant.
Les pièges du diagnostic tardif chez les adolescentes avec TDAH
Si on ne connaît pas le TDAH, le premier médecin qui est consulté, ou les enseignants, vont dire : elle avait de bons résultats jusqu’à maintenant, elle n’en a plus, là. Il y a donc un problème psychoaffectif. Et on va commencer une thérapie. Peut-être qu’elle a un problème psychoaffectif ! Mais avant de commencer une thérapie, avant de lui donner un antidépresseur, avant d’imaginer que ses fluctuations où elle s’emballe, elle s’effondre, sont liées à un trouble de l’humeur (genre bipolarité), on commence par faire une évaluation. Souvent les parents me disent : ce n’est pas la peine de lui faire un test de QI ! On sait qu’elle est intelligente. Et la réponse, elle est claire : le QI, il ne va pas explorer l’intelligence, il va explorer comment l’intelligence s’est construite. Et il y a de fortes chances que votre garçon, ou votre fille, en l’occurrence, ait une intelligence avec des points forts et des points faibles.
Le traitement et l’impact sur l'estime de soi chez la femme ayant un TDAH
Je ne vous mens pas. Chaque semaine, on fait le diagnostic d’une adolescente qui avait un TDA qu’on n’a pas vu jusqu’à maintenant, ou qu’on a minimisé jusqu’à maintenant, et qui n’arrive plus à compenser ce TDA, à transformer ses vraies compétences en performance. Avec un retentissement sur l’estime d’elle-même. Et paradoxalement, on va faire le diagnostic, on va la traiter. Et on me dit : Mais vous lui donnez ce médicament pour les enfants agités ? Non, ce n’est pas pour les enfants agités. C’est pour les enfants qui sont agités parce qu’ils ont un trouble d’attention. On va la traiter, et on voit à ce moment-là les notes et l’estime de soi qui remonte.
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Les articles complémentaires :
1. Comment se manifeste le TDAH à l’adolescence ?
2. L’importance du lien de confiance entre spécialiste et patient
Qui suis-je ?
Je m'appelle Arthur Jasinski, je suis un entrepreneur ayant un TDAH.
J'ai créé ce blog pour partager les actions que j'ai mises en place ainsi que les techniques qui ont changé ma vie.
L'objectif que je me suis fixé est d'accompagner les personnes ayant tout comme moi un trouble de l'attention pour les aider à s’épanouir dans leur vie.
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