Comment se manifeste le TDAH à l'adolescence ?
Dans cet article, je suis accompagné du docteur Olivier REVOL, pédopsychiatre. Il est le responsable du centre de référence des troubles des apprentissages et il fait ce métier depuis bientôt 40 ans. Au fil des années, il a vu une certaine évolution de la société, du regard qu’on porte sur les enfants neuroatypiques, les enfants différents. Il va donc nous expliquer comment se manifeste le TDAH à l’adolescence.
Les symptômes du TDAH sont-ils différents entre l'enfant, l'adolescent et l'adulte ?
Alors, la question du TDAH à l’adolescence est un vrai sujet. Un vrai sujet parce que maintenant, on le connaît mieux. On connaît bien le TDAH chez l’enfant, mais à l’adolescence, chacun des trois éléments du syndrome prend une coloration particulière. On sait bien : trouble d’attention, impulsivité, hyperactivité. Mais le trouble d’attention à l’adolescence, il se manifeste par une très mauvaise gestion du temps, par une tendance à procrastiner, en particulier pour le travail scolaire, ce qui met des tensions familiales assez incroyables. Et ce n’est pas un caprice, c’est un adolescent qui a du mal, à cause de son TDAH, de son cortex préfrontal qui marche moins bien, à pouvoir travailler dans le temps et s’organiser. Il peut travailler que dans l’urgence.
C’est aussi une difficulté à attendre, à accepter les tâches administratives répétitives et les réunions qui commencent à être de plus en plus importantes. C’est compliqué. Donc ça, c’est le trouble d’attention qui prend cette allure-là. Mais je dirais que le point central, c’est le temps. Ils n’arrivent pas à savoir quand ils ont commencé, quand ça se termine.
L’hyperactivité chez les adolescents avec TDAH
Ensuite, l’hyperactivité, elle est beaucoup moins motrice que le petit enfant qui grimpe partout. Ceci dit, moi, je les repère en consultation, ils bougent la jambe sous la table et ils le reconnaissent, mais ils arrivent à la contrôler. L’hyperactivité est beaucoup plus idéique, c’est-à-dire qu’il y a des idées qui foisonnent, qui sont souvent très riches d’ailleurs, avec une tension intérieure qui est palpable et qui met une ambiance à la maison qui n’est pas toujours facile. On y reviendra parce qu’à l’adolescence, c’est déjà tendu, même si on n’a pas un TDAH, donc avec en plus un TDAH qui vient passer une couche, c’est compliqué.
Donc une hyperactivité beaucoup plus idéique que motrice, qui se manifeste aussi par une tendance à se surbouquer. Ce sont des ados, surtout les garçons, qui ont pratiquement tous les soirs une activité différente avec une recherche de nouveauté, et il s’épuise au niveau physique. C’est sans doute, certainement un peu ce qu’ils souhaitent, mais c’est au détriment du travail scolaire.
L'impulsivité et ses répercussions sociales chez les adolescents avec TDAH
Et le troisième élément, l’impulsivité, qui malheureusement fait un peu le pronostic social. Cette impulsivité prend la valeur d’un adolescent qui parle trop, qui coupe la parole. Un truc qui fait mal élevé, où je leur dis qu’il ne faut pas le faire : c’est la tendance à finir les phrases des autres quand ils ont l’impression que ça ne va pas assez vite. Il faut éviter de le faire. Et puis bien entendu, le refus de l’autorité et ils n’acceptent pas bien les contraintes et les frustrations.
Alors tout ça, on le voit, c’est lié au TDAH, mais on sait que déjà à l’adolescence, même si on n’a pas un TDAH, on a tendance à vouloir s’opposer aux adultes, à ne pas aimer les tâches répétitives. Donc finalement, on met dans le shaker “adolescence standard” plus “trouble d’attention”, et bien entendu, le sujet est encore plus explosif. Et si vous rajoutez que maintenant, on sait tous qu’il y a forcément un des parents qui a lui-même un TDAH, dans la cellule familiale, ça peut exploser.
Quelles sont les causes du bouillonnement interne lié au TDAH chez l'adolescent ?
Alors, la question du bouillonnement interne est effectivement constante chez le TDAH et particulièrement violente quand il est à l’école, dans l’obligation de rester plusieurs heures assis sans bouger. Deux heures de cours pour un TDAH, moi personnellement, je m’en souviens, c’était juste ingérable. Donc s’il est bien élevé, s’il est intelligent, s’il a envie de faire plaisir, s’il a envie de faire “genre” comme disent les adolescents, il va se tenir en classe, mais à quel prix ? Il risque le soir de présenter l’addition à ses parents puisqu’il sait que ses parents vont lui pardonner. Donc très souvent les parents disent, mais est-ce que c’est vraiment un TDAH car à l’école, il n’a pas de problème, il n’a pas de mots sur son carnet de liaison, il n’a pas de problème de comportement, et c’est réservé à la maison. Est-ce que vous êtes sûr que ce n’est pas plutôt un problème avec nous ? On peut leur dire : peut-être que c’est un problème avec vous, mais on ne va pas éliminer le fait qu’il est pu trouver des stratégies pour supporter la journée de cours, mais à quel prix ? Et c’est vous qui payez le prix fort le soir. Donc c’est une compensation.
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Les articles complémentaires :
1. Les symptômes du TDAH chez l’adolescent
2. TDAH : Est-ce la faute des parents ?
Qui suis-je ?
Je m'appelle Arthur Jasinski, je suis un entrepreneur ayant un TDAH.
J'ai créé ce blog pour partager les actions que j'ai mises en place ainsi que les techniques qui ont changé ma vie.
L'objectif que je me suis fixé est d'accompagner les personnes ayant tout comme moi un trouble de l'attention pour les aider à s’épanouir dans leur vie.
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