L'éveil du TDAH

Faire de son hypersensibilité et de son Haut Potentiel une force avec Gaëtan le Bris

Aujourd’hui, je suis ravi d’accueillir Gaëtan Le Bris, un homme au parcours fascinant et hors du commun. Gaëtan possède un haut potentiel et une hypersensibilité qui ont parfois rendu sa vie complexe, mais qui ont surtout contribué à faire de lui une personne exceptionnelle. Il a su trouver sa place dans un monde qui ne comprend pas toujours les individus atypiques et a développé des stratégies pour vivre pleinement en accord avec ses particularités.

Je suis impatient de discuter avec lui et de partager ses réflexions, ses conseils et son expérience, dans le but d’aider ceux d’entre nous qui se reconnaissent dans cette description. En effet, le but de ces interviews est de mettre en lumière le parcours de personnes atypiques, qu’elles soient atteintes de TDAH, de haut potentiel, ou des deux. Je suis convaincu que les individus qui sortent des normes ont énormément à nous apprendre sur la manière de vivre avec ces particularités et sur la façon de les utiliser pour atteindre nos objectifs.

Gaëtan le Bris : Il est indéniable que ces éléments jouent un rôle important dans les prises de décision et les choix que nous faisons à un moment précis de notre vie, ainsi que dans les directions que nous empruntons. Je trouve cela extrêmement précieux et enrichissant. C’est fantastique.

Gaëtan, pourrais-tu nous en dire davantage sur toi ?

Bien sûr ! Moi, je suis un ancien restaurateur. J’ai exercé ce métier pendant 18 ans jusqu’en 2018. J’ai toujours été passionné par le sport, que ce soit en tant qu’amateur, professionnel ou même lors de certains combats illégaux dans lesquels je me suis engagé, que ce soit avec ou sans licence. J’ai un peu mélangé un peu de tout ça.

Depuis 2021, j’ai créé la structure que tu vois derrière moi, One More Tap Training. Ce fameux gorille dont on parle un peu aujourd’hui. Nous avons beaucoup de chance d’avoir cette visibilité.

Aujourd’hui, je suis le responsable et le fondateur de One More Tap Training. C’est une structure dédiée à la préparation physique et mentale spécifique. Ce n’est pas une salle de sport traditionnelle, il ne faut pas la confondre avec un fitness ou un club de remise en forme. Certains pourraient dire que nous sommes prétentieux, mais je préfère dire que je suis très fier d’avoir une salle atypique, différente des autres. Nous préparons les personnes de manière différente, et nous formons une petite famille, un petit groupe de personnes qui souhaitent évoluer dans la même direction, avec des objectifs différents.

Nous avons des athlètes de haut niveau, des personnes très sédentaires qui ont trouvé le courage de s’acheter une paire de baskets pour sortir du canapé et venir me voir, ainsi que des personnalités publiques. Enfin voilà, aujourd’hui, cette salle accueille tout le monde. Je ne dirais pas “n’importe qui” car cela serait péjoratif, mais nous accueillons un large public.

Il y a deux règles importantes ici. La première concerne la sécurité lors de l’exécution des mouvements sportifs, et la seconde consiste à ne pas porter de jugement sur les personnes qui viennent nous voir, peu importe leurs convictions, leur couleur de peau, leur religion ou leur origine. Nous n’avons pas de préjugés ici. Nous accueillons des profils sportifs et nous les entraînons pour qu’ils ressortent meilleurs qu’avant.

Quelle différence avec une salle privée et une salle publique ?

Certaines personnes pourraient dire que je suis devenu un peu prétentieux dans ma façon de m’exprimer, mais il ne s’agit pas de prétention, mais plutôt de faire face à la réalité des faits. Aujourd’hui, nous proposons une séance d’essai gratuite. Peu importe que vous veniez du Canada, de l’Australie, d’une région reculée de France ou de Suisse, vous pouvez venir et bénéficier d’une heure d’essai gratuite. Il y a des gens qui ont fait le voyage depuis la Corse et qui sont arrivés ici en me disant : “J’aimerais voir comment cela se passe”, et ils ont effectué leur heure d’essai hier. Certains sont même venus depuis le Lot-et-Garonne, et j’ai même accueilli des personnes venant de pays étrangers pour une heure d’entraînement. Une fois que nous voyons si l’alchimie fonctionne, nous pouvons ensuite parler de sensibilité si tu le souhaites. Cela se passe grâce à une connexion, grâce à un ressenti, et c’est à ce moment-là que je peux évaluer si je peux m’investir avec les personnes, et si je peux leur apporter quelque chose. Car le but est de déterminer si je peux contribuer à leur progression, plutôt que simplement faire connaissance. C’est un point très important. À ma connaissance, il n’y a pas beaucoup d’endroits qui fonctionnent de cette manière.

Tu choisis un profil, non pas parce qu'il a quelque chose à t'apporter, mais pour ce que toi, tu as à lui apporter

Tout à fait, tu vois, c’est ce qu’on appelle un partage de connaissances, un partage humain, un partage d’éducation, tout simplement un partage d’humanité. En effet, aujourd’hui, si une personne manque de confiance en elle ou a besoin d’accompagnement pour améliorer ses performances sportives en développant certaines compétences, je suis là pour apporter mon expérience de vie, que je considère comme étant assez riche. Je peux également partager les quelques choses que j’ai pu apprendre professionnellement, que ce soit dans ma vie de combattant ou en tant que restaurateur, car il ne faut pas négliger cette partie de ma vie. Si je suis l’homme que je suis aujourd’hui, qu’il soit bon ou mauvais, mais certainement toujours en apprentissage, c’est grâce à mon expérience en tant que restaurateur.

Pourquoi est-ce que tu t'es orienté vers les sports de combat ?

J’étais un jeune un peu turbulent à l’école, tu vois ce que je veux dire. Ma scolarité a été tumultueuse, voire catastrophique. Je m’ennuyais profondément jusqu’au jour où l’on a enfin compris pourquoi. J’ai passé des tests qui ont révélé un problème comportemental et d’intégration des informations qui me sont présentées. À la fin de la troisième en France, tu sais, on t’oriente soit vers une filière générale, soit vers une filière plus pratique. Voilà exactement. Moi, à la fin de la troisième, j’avais une moyenne de quatre et demi sur 20. On m’a orienté vers un brevet d’études professionnelles (BEP) en comptabilité-gestion commerciale. Et devine quoi ? Je suis arrivé premier de ma promotion avec une moyenne de 18,7 sur 20. Peut-être parce qu’on avait arrêté de me saouler avec la géographie, de me demander la capitale de tel pays, ou de me dire que le théorème de Pythagore me sauverait un jour la vie. Donc voilà, aujourd’hui je peux comprendre que dans le système scolaire, il est nécessaire d’avoir des parcours spécifiques. Mais ce n’est pas parce qu’une personne ne correspond pas à ce cadre qu’elle est forcément un bon à rien. Et cela me dérange en France. Parce qu’aujourd’hui, on met une personne qui parle à 30 individus différents, avec 30 sensibilités différentes, 30 personnalités différentes. Comment veux-tu que le message soit reçu de la même manière ? Chaque personne interprète et accepte la donnée à sa façon, et ensuite on attend de tous qu’ils en fassent la même chose. Pour ma part, la plupart des choses qu’on me racontait ne m’intéressaient pas. Peut-être les deux ou trois premières fois que tu me les as racontées, tu vois. Mais j’ai étudié la Première Guerre mondiale du CM1 jusqu’à la fin de la troisième.

On t'enseigne quelque chose en considérant que tu as un seul type de cerveau

Exactement, aujourd’hui il n’y a aucune personnalisation, aucune adaptation des informations transmises. On ne prend pas du tout en compte la personnalité, l’éducation, les différences culturelles qui sont présentes devant nous. Alors qu’on prône l’égalité et la fraternité, de quelle égalité parle-t-on réellement ? Si nous devions tous être des rayons dans une salle de classe, cela signifierait que nous devrions faire attention à Julie qui est peut-être dyslexique, à Gaëtan qui peut avoir des problèmes de concentration, ou à quelqu’un d’autre qui a des troubles de la personnalité. Tu comprends ce que je veux dire. Aujourd’hui en France, on ne spécifie plus du tout l’enseignement, et donc j’ai vécu une scolarité épouvantable.

À l’âge de 18 ans, j’ai passé les concours de la gendarmerie car je voulais absolument entrer dans le GIGN. J’ai réussi les sélections pour les sections sportives, à l’époque il y avait les hommes grenouilles, les chasseurs alpins, et ainsi de suite. J’ai terminé premier sur 200 candidats, puis j’ai passé les tests psychotechniques. Ils adorent ça, 300 questions, c’est 30 fois la même question. Ce sont 300 questions auxquelles tu dois répondre par oui, non, je ne sais pas, ou je n’ai pas vécu. Tu vois, étant fils unique, je n’ai pas de frères ni de sœurs depuis des générations, car nous sommes tous uniques, tu vois. Donc, lorsque j’ai répondu “je ne sais pas, je n’ai pas vécu” à certaines questions, j’ai été perçu comme immature à l’âge de 18 ans. Ils n’ont rien pris en considération et ils m’ont rejeté comme une vulgaire personne, alors que j’étais arrivé premier sur 200 pour les sections sportives. Cela m’a vraiment dégoûté. Ensuite, quand ils m’ont rappelé pour me dire qu’en fait mon dossier avait été soumis à la commission et que j’étais accepté, j’ai pensé qu’ils auraient dû me prendre immédiatement, tu vois ? Ce n’est pas correct de me soumettre à une commission d’injustice. Et là, tu commences à devenir ce qu’on appelle un autodidacte, à te débrouiller avec ce que tu as, surtout avec ce que la vie t’apporte. Et bien, je crois que nous nous en sommes plutôt bien sortis !

Tu as fait face à plusieurs injustices, comment les as-tu vécues ?

Je me suis dit que j’étais quand même arrivé premier sur 200, que j’avais surpassé 199 autres personnes qui s’étaient présentées et qui s’étaient peut-être préparées de la même manière que moi, du moins je l’espérais, ou peut-être moins bien, je ne sais pas. En tout cas, j’avais suivi une préparation intensive pendant 6 mois, et je te garantis qu’à l’âge de 18 ans, je prenais les choses très au sérieux. Mais lorsque j’ai réalisé que même l’armée n’était pas capable de reconnaître que le meilleur méritait d’être sélectionné, à ce moment-là, je me suis dit que peut-être, en discutant avec toi ce soir, cela a été le déclic pour me dire : “Ah ouais, le pancrace, les arts martiaux mixtes, la boxe, la lutte, non, mais moi, je vais aller dans un domaine où on ne m’embête pas avec vos règles, tu vois ?”

Tu avais besoin de sortir du cadre ?

De toute façon, ce sont eux qui vont sortir du cadre. Je ne suis pas quelqu’un qui a passé 20 ans en prison, même si j’ai eu des problèmes avec la justice française, ce n’est pas un secret. Je l’ai déjà mentionné dans mes reportages, et j’ai évité une peine de prison en France en partant en Suisse. Mais bon, je ne vais pas me justifier là-dessus, c’est du passé. Aujourd’hui, j’ai préféré ne pas me marginaliser, mais plutôt me dire : “Vous m’avez exclu du système, alors je vais chercher ma voie en dehors de vos règles pour pouvoir vivre dignement, mais je ne vous demanderai plus rien.” Donc, ne me demande pas de cotisation pour la retraite, je ne compte pas sur vous. Ma retraite est déjà assurée, mais certainement pas selon vos règles. Sur cette fiche de paie, il y a tellement de lignes que je ne sais même plus où j’en suis. Même lorsque tu vas faire des achats, tu as 20 % de taxes en plus, 10 % de revenus en moins, et ainsi de suite. En réalité, j’ai laissé environ 60 à 65 % de mes revenus entre tes mains. Ce sont les 35 heures de travail, la fameuse lutte pour les 35 heures. Fais attention, il faut être vraiment paresseux chez nous pour devoir travailler 35 heures pour gagner autant. Mais tu vois, sur mes 35 heures de travail, j’ai presque laissé 20 à 22 heures pour toi, parce que c’est toi qui as décidé. En fait, je suis plutôt content que tu me marginalises, tu sais. Je ne sais pas si tu as vu, mais j’ai adoré l’interview de Will Smith sur TF1. Au-dessus d’un million d’euros, on lui aurait imposé un taux de 75 % en France. Il a dit “God bless USA”, que Dieu bénisse l’Amérique.

Le problème, c'est quand tu ne réussis pas par le système mais par toi-même

Exactement, je reste convaincu qu’un pays où l’on ne parle pas constamment de politique est un pays qui fonctionne. Tu sais quoi ? Demain, puisque tu es ici en Suisse, nous pourrons aller dans un restaurant, nous promener un peu dans la rue, et je te jure qu’en arrêtant les gens et en leur demandant les noms des sept personnes qui dirigent la Suisse, il n’y en aura pas un seul qui pourra les citer. En France, c’est étrange, nous n’arrivons toujours pas à nous mettre d’accord sur 580 personnes pour faire passer une loi, alors qu’en Suisse, au moins, nous connaissons les quatre membres du Conseil fédéral, plus les trois suppléants. Et aujourd’hui, grâce aux référendums, il suffit d’un nombre précis de signatures pour faire passer un projet de loi, puis on vote pour ou contre. Tu vois ce que je veux dire ? Ce que j’apprécie en Suisse, c’est que les médias ne mettent pas seulement en avant les problèmes, mais aussi les solutions trouvées pour y faire face. Laisse-moi te donner deux exemples : s’il y a un problème à l’aéroport de Cornavin, personne ne peut faire grève, tu sais pourquoi ? Parce que si tu le fais, tu es licencié. Je ne vais pas entrer dans les détails, j’en ai déjà parlé ailleurs, mais si un viol se produit à Genève, cela ne fera pas la une des journaux, car on ne veut pas donner de publicité à celui qui a commis cette atrocité. Il y a une police, une justice pour régler ces problèmes, cela n’a rien à voir avec le journalisme. Putain, la France adore parler des problèmes dans lesquels nous sommes. Je suis au même niveau que toi, dans mon foyer, avec moins de 3000 euros de revenus. On finit le mois avec 50 euros, et je n’ai pas envie d’en parler. Tu vois, c’est la France, c’est épuisant. Donc, pour moi, la Suisse a été une terre d’accueil, et je ne pourrai jamais assez remercier ce pays de m’avoir donné cette chance. Aujourd’hui, si on devait retenir une phrase politique de Sarkozy, ce serait “travailler plus pour gagner plus”. Et si j’ai la possibilité de travailler 50 heures par semaine, si je le fais, je peux gagner l’équivalent de 50 ans de travail en France. Je te défie de faire cela en 35 heures, va voir s’ils te paient. Non, ils te donneront des RTT, te donneront du temps en échange de l’argent que tu as déjà donné. Allez, profite, vas-y, super, si j’ai du temps en plus, c’est pour en profiter avec mes enfants, les gens que j’aime. Qu’est-ce que tu veux que je fasse avec de l’argent que je n’ai pas ? Je n’ai déjà pas assez lorsque je travaille 35 heures avec mon salaire normal, et maintenant tu vas me donner 15 heures de récupération ce mois-ci, 15 heures de plus pour me divertir, pour emmener mes enfants faire quelque chose qui sorte de l’ordinaire, peut-être aller au cinéma ou manger au fast-food, je ne parle pas d’activités exceptionnelles, juste quelque chose qui rompt notre routine quotidienne. Et tu vas me donner 15 heures supplémentaires parce qu’à un moment donné, j’ai fait 15 heures supplémentaires ce mois-ci. Maintenant, on nous les rend sous forme de RTT, d’accord. Donc tu vas me donner du temps, mais où est l’argent dans cette société de consommation dans laquelle nous vivons ? Vas-y, qu’est-ce que tu veux que je fasse en réalité ? Et ne parlons même pas de l’inflation. Aujourd’hui, même un simple t-shirt coûte cher, sans parler du prix des fruits et légumes. Ne te moque pas de moi, un kilo de cerises à 10 euros, tu vois ce que je veux dire ? Ouais, bien sûr, tout le monde marche sur la tête, c’est une conjonction dans laquelle je me sens de moins en moins à l’aise. Peut-être parce que je réfléchis différemment, tu vois, c’est difficile. Pour ça, je suis content, tu vois, je n’ai pas de fenêtre, personne ne sait que je suis en sous-sol, je suis dans ma bulle, enterré. Tout le monde va dire “Gaëtan, il vit dans sa cave”, tu vois, pour trouver mon numéro, trouver mon adresse.

As-tu réussi à te débrouiller lorsque tu as appliqué tes connaissances concrètes ?

Je ne peux pas affirmer que ma scolarité a été un désastre total et qu’elle ne m’a été d’aucune utilité, ce serait faux. Bien sûr, ce serait une affirmation erronée. Cependant, il est vrai qu’à un certain moment, j’ai dû devenir autodidacte et apprendre par moi-même, une fois que j’ai eu accès à des connaissances concrètes et pratiques.

Je suis conscient que certaines personnes poursuivent leurs études jusqu’à l’âge de 30 ans, mais dans mon éducation, mon père m’a mis à la porte quand j’avais 17 ans en me disant “casse-toi”. On ne donne pas naissance à des enfants pour les garder à la maison jusqu’à 30 ans, on ne les élève pas pour les garder pour nous-mêmes. En réalité, nous avons des enfants pour qu’ils deviennent meilleurs que nous, pour leur transmettre notre expérience de vie, pour qu’ils aillent plus loin que nous. Mais moi, à 20 ou 21 ans, j’étais déjà indépendant, je suis parti à l’âge de 17 ans et demi, tu vois. Tu peux donc imaginer l’incompréhension de ma famille face à mes résultats scolaires médiocres, qui me valaient d’être considéré comme un retardé.

Que disaient tes parents de ces résultats scolaires ?

C’est impossible, disaient-ils. Ma mère a obtenu un DUT et est devenue directrice nationale d’une agence immobilière concurrente d’ORPI à l’époque. Tu vois, je parle de l’époque où elle avait 6000 personnes sous ses ordres. Je ne comprends pas comment on peut devenir directeur national sans un simple diplôme comme un DUT ou un BTS. Je ne sais même pas ce qu’ils enseignent aujourd’hui. Tu me parlais d’un Bachelor, je ne sais même pas ce que c’est. Mais je pense qu’aujourd’hui, tant que tu sais t’exprimer correctement à l’écrit et à l’oral, je ne crois pas qu’une faute d’orthographe dans un CV donne forcément une indication précise sur la personne que nous allons embaucher pour un poste particulier. Tu vois ce que je veux dire ? Je ne pense pas que pour être le meilleur serveur chez Paul Bocuse – et je sais de quoi je parle car j’ai travaillé pour lui – il faut avoir des compétences rédactionnelles ou une maîtrise en philosophie et un baccalauréat français. Non, je pense qu’il faut passer par une école hôtelière, ce que je n’ai pas fait, et pourtant cela ne m’a pas empêché de travailler pour lui. Mais je pense qu’avoir des compétences relationnelles est important de nos jours. À l’école, on t’apprend à devenir ce que les autres veulent que tu deviennes, mais on ne t’apprend pas les valeurs. Qu’est-ce que cela signifie d’être amoureux ? Qu’est-ce que l’empathie ? Comment exprimer son hypersensibilité ? Qu’est-ce qu’une amitié sincère ? La sincérité, la fidélité, le respect, la considération ? Ce ne sont pas des sujets enseignés à l’école, mais on met l’accent sur les aspects académiques. Personnellement, cela n’a pas sauvé ma vie. En revanche, gagner le respect et obtenir la considération que l’on mérite est important. Aujourd’hui, on nous enseigne certaines choses, je vais utiliser un cliché, mais qui l’a dit, Gaëtan ? Aujourd’hui, tout a un prix, et pourtant, on ne connaît plus la valeur de rien. C’est la vérité, je suis désolé, mais tout a un prix. Combien coûte une véritable amitié ? Où sont les valeurs humaines dans les réseaux sociaux ?

À quel moment as-tu eu envie de combattre ?

C’est peut-être à ce moment-là qu’il y a eu une incompréhension, peut-être que ce n’était pas parce que je n’avais pas les résultats attendus que je ne travaillais pas. Tu t’es dit : “J’ai prouvé, je vais peut-être aborder les choses différemment.” Malheureusement, mes parents sont décédés en 2018, ce qui a aussi été la raison pour laquelle j’ai arrêté mes études et le travail dans les restaurants. Il y a une histoire de vie importante derrière mon hypersensibilité. J’ai passé des tests pour évaluer mes compétences, et cela a confirmé que j’étais capable de faire des choses qui normalement ne seraient pas accessibles. J’ai travaillé pour Paul Bocuse sans avoir fréquenté une école hôtelière. À un certain moment, on réalise, sans prétention de ma part, qu’on a un certain leadership. Tu sais, il y a des personnes qui entrent dans une pièce et qui se font immédiatement remarquer, même sans avoir encore dit un mot. Je vais te donner un exemple très précis : Vincent Cassel. Tu sais qui c’est, l’acteur ? Voilà, quand il est arrivé à l’hôtel Président Wilson, où j’étais responsable du service à Genève, un hôtel cinq étoiles, il est entré dans le bar avec sa veste sur l’épaule et il n’a pas eu besoin de parler. Tu le regardes et tu te dis “ouais”. Donc, Laura, va chercher ton plateau, demande-lui ce qu’il veut boire. C’est ce que j’ai fait, en tout cas. Et tu pourrais dire : “Mais il n’avait rien dit, rien du tout.” Mais ce n’est pas une question de savoir si c’était Vincent Cassel ou quelqu’un d’autre. C’est que ce mec, je suis désolé, aujourd’hui je défie n’importe quelle femme de me dire : “Vincent Cassel, il est beau, il n’est pas beau, il n’est pas moche, il est ce qu’il est.” Mais il dégage quelque chose que toi tu n’as pas, et ça te dérange, alors tu critiques. Non, non, bien sûr, moi je vais te dire, Belmondo était beau.

Tu as ce charisme ?

Je ne sais pas, j’ai toujours eu cette capacité, peut-être parce que les gens me considèrent comme un peu étrange. Je ne correspondais pas aux normes, mais j’ai utilisé cela comme une force. Maintenant, ils me comparent à Vincent Cassel en disant que j’ai perdu la tête. Pas du tout, ce n’est pas du tout ce que je dis, ce n’est pas le sujet. Je veux simplement dire qu’il y a des gens que tu trouves étranges, car tu as appris à être dans une norme. Donc, tu pourrais dire “oh, il est bizarre”, “oh, il a du charisme”, ou “oh, il a juste quelque chose de différent que tu ne comprends pas”. Et puis, ça vient de ton jugement, tu poses un mot sur cela, c’est ton problème. Mais ce côté un peu atypique, on le qualifie de “bizarre”. Moi, j’ai réussi à occuper des postes de directeur national pour des entreprises de restauration. J’y suis parvenu avec mes tatouages, mon gilet tricoté, mon jean et mes Converse, tandis que les autres portaient des costumes Lanvin et des Rolex Daytona au poignet. Rien qu’une montre, il me fallait travailler 5 mois pour l’acheter, mon pote. Et quand tu discutes avec des gens comme ça, tu te dis “ce n’est pas parce que je suis en gilet tricoté avec ma mèche sur le côté et ma bouteille de gin à la main que je suis moins compétent, en réalité”. Tu vois, toute ma vie a été ainsi, et cela fait la différence à la fin. Quand tu t’es lancé, j’ai obtenu des résultats qu’ils n’avaient jamais eus, tu vois, dans certains pays. C’est cela qui compte. Je veux simplement dire que ce n’est pas parce que nous ne travaillons pas de la manière dont tu le souhaiterais, en appliquant les choses de la même manière, que nous n’obtiendrons pas de résultats aussi bons, voire meilleurs que les tiens. De toute façon, j’ai appris une chose grâce à mon expérience de vie. Les gens ont l’impression qu’il faut avoir 60 ans pour pouvoir dire “j’ai de l’expérience de vie”. Alors que toi, tu as déjà vécu. Moi, je connais des gens qui travaillent de 9h à 17h jusqu’à la fin de leur vie, et ils n’ont rien vu. Ils n’ont même pas quitté la Seine-et-Marne, au contraire.

Tu as été restaurateur, tu as été combattant, et bien plus !

Et je suis devenu papa. J’étais déjà papa à 21 ans. Les premiers restaurants que j’ai gérés, c’était à l’âge de 21-22 ans. Aujourd’hui, les gens parlent de l’expérience de vie, mais je ne pense pas que la maturité vienne forcément avec l’âge. J’ai rencontré des personnes vraiment atypiques ici, âgées de 18, 19, 20, 25 ans, avec qui je pourrais discuter toute la nuit. Je me retrouve à déjeuner avec des prétendus directeurs de banque privée, simplement parce que nous faisons quelques articles et que des gens veulent discuter avec moi. Et là, je me retrouve avec des gars qui gagnent 100 000 euros par mois. Heureusement que nous partageons une bonne bouteille de vin rouge, sinon je m’ennuierais profondément. On ne peut pas supposer qu’être directeur de quelque chose te rende plus intéressant que le gars à côté de toi. Moi, je me suis dit, j’ai vu le tiers-monde, j’ai compris pourquoi aujourd’hui je peux boire de l’eau potable alors que lui n’a pas cette chance. Tu as des problèmes concrets, tu vois, toutes ces questions rationnelles auxquelles on ne veut pas me répondre. Eh bien, je me suis isolé ici, car de toute façon, le monde ne m’intéresse plus.

Pour toi, ça part dans une mauvaise direction ?

Ce n’est pas que les choses prennent une mauvaise tournure, c’est juste qu’aujourd’hui je vois mon fils qui a 7 ans. Je suis profondément engagé, donc je redouble d’efforts chaque jour. Les personnes que tu pourrais rencontrer aujourd’hui ou demain te le diront : Gaëtan, il travaille dur, mais pourquoi ? Pour assurer l’avenir financier de mes enfants, pour protéger leur bien-être autant que possible. Parce que je sais que de toute façon, je ne verrai pas ma retraite, alors tu peux imaginer pour mes enfants. J’ai aussi une fille aînée de 18 ans qui vient d’obtenir son permis de conduire, et je suis très fier d’elle, je le lui dis. Mais je suis également très strict avec elle. Je lui ai dit qu’il est important de choisir une carrière. Les métiers liés à l’informatique et à l’innovation ne pourront pas remplacer certains aspects. Je suis désolé, mais aujourd’hui tu ne trouveras personne pour préparer et cuisiner un tournedos Rossini avec une sauce grand veneur, un bon filet de cerf sauce chasseur. Tout cela nécessite une touche d’humanité. L’école a tendance à orienter les élèves vers des carrières liées aux nouvelles technologies, reléguant les métiers manuels à des voies secondaires. Alors qu’en réalité, avec l’intelligence artificielle, nous avons déjà atteint un point où les nouvelles technologies ne peuvent pas tout remplacer. On passe des examens en disant : “Il faut ceci, cela”, on mémorise ces informations, et hop, on a réussi l’examen. Eh bien, moi j’ai demandé la même chose à ma fille, et elle m’a répondu à peu près la même chose. Attends, je vais ajouter un mot différent pour que ça ne soit pas exactement la même chose. Je suis vraiment heureux de ne pas avoir le baccalauréat si c’est pour le passer de cette façon, en trichant pour l’obtenir, et ensuite être en paix avec toi-même et ta conscience. Pourquoi fais-tu cela ? C’est un examen que tu n’es pas capable de réussir et pour lequel tu triches. Mais pour moi, c’est impossible. Mon fils connaît très bien la règle numéro un dans notre famille : ne jamais mentir. Si tu commences à te mentir à toi-même devant le miroir, comment pourras-tu éduquer tes enfants ?

Tu n'as que des combattants qui entrent dans ta salle ?

Je n’ai pas que des combattants, bien au contraire. Nous avons des personnes pratiquant différents sports, différentes disciplines. J’apprécie également beaucoup, comme tu peux le constater, l’aspect de la préparation mentale qui est présent ici. Il y a une dimension très humaine. J’aime aussi lorsque les gens viennent me voir, car il peut y avoir une perte de confiance en soi. Je prends l’exemple d’une personne dans le domaine financier, juste pour illustrer. Nous avons ici quelqu’un à qui je tiens beaucoup et qui est, je pense, un excellent trader. Cependant, il a peut-être un peu perdu le fil de sa vie familiale. Il est venu me voir en disant : “Écoute, j’ai besoin de me défouler, je suis un peu sur les nerfs, je ne supporte plus grand-chose à la maison.” Tu vois, cela me met une certaine pression dans ce milieu financier du trading. J’espère qu’il regardera cette vidéo et se reconnaîtra, car c’est quelqu’un qui compte énormément pour moi… tu vois, et ma sensibilité accrue fait que ça me serre la gorge. Je l’apprécie énormément, et c’est quelqu’un qui est venu travailler ici. C’est quelqu’un qui pourrait très bien s’asseoir dans un restaurant et regarder les autres de haut. Et pourtant, il est venu me voir ici, dans un endroit où l’on se bat dans des parkings. Si tu y réfléchis bien, il y a un peu de stéréotype, on pousse un peu, tu vois. Tu as le “Big Trader” qui est vraiment là-haut, tu vois, et tu as le combattant qui se trouve dans les sous-sols. Tu vois, celui qui vient me voir dans ma salle d’entraînement et se dit : “Eh bien, pourquoi il ne pourrait pas m’apporter quelque chose, lui ?” Crois-moi, si cette personne vient me voir, il faut bien que je retire quelque chose de notre interaction. Et ce n’est pas seulement parce qu’il paie pour bénéficier de mes services. Il y a un partage sur le plan humain. Aujourd’hui, lorsqu’il part en vacances et que je ne le vois pas pendant quinze jours, nous restons en contact par écrit.

As-tu conscience de ce que tu lui apportes ?

Une certaine stabilité, ainsi qu’une ouverture vers un monde qu’il ne connaît peut-être pas encore. Cela signifie qu’il ne s’agit pas seulement d’argent, de bons restaurants, de beaux voyages ou de belles voitures. Il y a aussi un aspect humain et un accompagnement dans le développement personnel. Je ne suis pas sûr de la façon exacte dont il l’exprimerait, mais personnellement, j’ai une immense admiration pour lui. Je pense que plus on grimpe dans la hiérarchie, plus il devient difficile de remettre en question ses propres actions et de prendre du recul en se disant : “Attends, là, je suis en train de me disputer avec tout le monde.” Lorsque tu commences à compter le nombre de personnes avec lesquelles tu te disputes, y compris ta femme, tes enfants, tes amis, et ainsi de suite, il est important d’être rationnel et objectif. Ce ne sont pas forcément les autres qui posent problème, mais plutôt toi qui crée ces conflits, tu vois ?

À un certain moment, tu t'es dit que tu allais tout quitter et te lancer ?

Voilà exactement, en fait, j’ai toujours eu un goût pour l’entrepreneuriat. J’ai réalisé que j’avais du mal à accepter d’être dirigé par d’autres en tant qu’employé. Tu sais, j’ai rencontré énormément de difficultés, même pendant ma scolarité en BEP comptabilité gestion commerciale. J’avais des cours d’économie et j’ai réalisé que le professeur qui me les donnait n’avait jamais géré une entreprise lui-même. Il manquait de crédibilité, surtout face à quelqu’un comme moi, qui avait déjà une grande assurance à 16 ou 17 ans. Je n’ai pas manqué de lui dire : “Comment peux-tu m’apprendre à gérer une entreprise si tu n’en as jamais eu ? Tu enseignes ce qu’on t’a appris, mais quand l’as-tu mis en pratique ? Dis-moi par expérience ce qui fonctionne et ce qu’on m’a appris à éviter. Mais c’est ma vision des choses, ce qui m’intéresse, c’est le vécu.”

Quand j’entendais ce professeur de maths qui t’enseignait le théorème de Pythagore, je le regardais et je lui demandais : “Combien de fois cela t’a-t-il été utile dans la vie réelle ? Ce théorème de Thalès, cette équation avec des X et des Y, t’a-t-il aidé dans ta propre vie ?” Oui, certains élèves peuvent être intéressés par la physique, peut-être un ou deux parmi les trente élèves de cette classe, si l’on compte le plombier, le garagiste, le banquier. Je pourrais parler avec mon trader, je pourrais l’appeler maintenant. Bon, il est un peu tard, il ne me répondra pas, mais appelons-le maintenant et demandons-lui si le théorème de Pythagore lui sert à acheter du pétrole. J’ai des doutes. Ton professeur de maths, ton “X” ou le cosinus, le sinus, la tangente, cela t’aide-t-il pour ta déclaration d’impôts ? Tu es insolent, je suis insolent, je te pose une question, réponds-moi. C’est toi le prof, je n’ai pas le droit de poser une question ? Bon, je n’en pose pas alors. Cela a toujours été comme ça, ton analyse de texte sur un livre du XVIe siècle. Allez, dis-moi quelque chose.

Donc aujourd’hui, tu m’aides en dehors d’un cadre, et ensuite on parle d’hyper-sensibilité au potentiel. Il y a des tests qui sont réalisés à un moment donné, où l’on constate qu’il y a quelque chose de différent chez une personne. Aujourd’hui, on n’apprend plus à apprécier la différence, on la critique. Pas dans ce cadre, bien sûr que non. Tu vois, un autiste, si l’homme a pu atterrir sur la lune, c’est grâce à des autistes qui ont effectué des calculs. On a prouvé que l’être humain pouvait battre un ordinateur aux échecs. Tu crois qu’il a suivi une scolarité normale, lui ? Tu peux le reprendre !

Ce sont les profils atypiques qui font avancer le monde

Aujourd’hui, entoure-toi de personnes intelligentes, de personnes plus compétentes que toi, car c’est toi qui as le potentiel de les embaucher. Permets-leur de travailler pour toi et grandis avec elles. Enrichis-toi de leurs connaissances. Il suffisait de voir comment Steve Jobs parlait de son entreprise Apple, de son iPhone. Pour lui, c’était une question de vie ou de mort. Bien sûr, il y avait un aspect commercial, mais il était tellement fier d’avoir créé quelque chose qui portait son nom.

Elon Musk n'a pas étudié à Harvard, mais certains de ses collaborateurs le sont

Eh bien voilà, tu vois, je ne savais même pas qu’il avait dit cela, mais c’est une preuve. Steve Jobs se trouvait dans la même situation, il n’était pas capable de programmer une formule informatique, alors il a recruté des personnes compétentes pour cela. Regarde la marque Apple aujourd’hui, en 2011. Bon, je ne suis pas nécessairement d’accord avec toutes les nouvelles technologies, mais c’est juste pour te donner un exemple. Ce n’est pas parce que tu ne corresponds pas au moule que tu ne peux rien accomplir. Sors les mains de tes poches, travaille, trouve une idée, prends des décisions, pousse-les jusqu’au bout, et tu verras bien. Et si ça ne fonctionne pas, c’est là que la France est vraiment impitoyable dans sa manière d’agir. En France, tu n’as pas le droit de te tromper. Si tu as une idée et que ça ne marche pas, tu peux dire adieu au registre du commerce et à tout cela. Pourquoi n’aurais-je pas le droit d’essayer, de me tromper et de m’améliorer ? Aujourd’hui, les meilleurs ingénieurs ne sont pas français. Alors, pourquoi faire une école d’ingénieurs en France ? Bon, c’est ma vision des choses, je sais que je serai critiqué et que les gens diront que je suis un abruti, que c’est un peu généraliste, que ce que je dis n’est pas réfléchi, construit, et ainsi de suite. Mais c’est ma vision des choses, je l’assume et je la conteste aussi.

Tu as été détecté Haut Potentiel. Ça a changé quelque chose ?

En réalité, pouvoir mettre un nom sur la situation de vie que je vivais depuis des années m’a apporté une certaine libération. Être considéré comme différent, étrange, prétentieux ou trop franc dans mes propos, et avoir été impulsif dans ma manière de m’exprimer, cela a parfois été excessif. Cependant, j’ai la capacité de reconnaître mes erreurs et de m’excuser lorsque je m’exprime de manière inappropriée. Mon ego et ma fierté peuvent être démesurés, mais ils ne sont pas placés au bon endroit. Je pense que ma franchise et ma volonté de prendre position sur des sujets me permettent d’avoir des conversations avec les autres, même lorsque nous sommes en désaccord. Je pars du principe que le désaccord sur un sujet ne signifie pas que nous devons nous fâcher complètement. Il y a tellement de choses que nous pouvons partager avec les autres dans ce monde. Par exemple, nous pouvons être en désaccord sur la politique, mais cela ne signifie pas que nous ne pouvons pas trouver un terrain d’entente sur le sport. Tu vois, nous n’avons pas besoin de nous diviser complètement en tant qu’êtres humains à cause d’une divergence d’opinions. Peu importe que je sois à gauche et toi à droite, tu comprends ce que je veux dire ?

Aujourd’hui, cette prise de conscience m’a permis de mettre un nom sur la situation que je vivais depuis si longtemps, une situation que je considérais comme une injustice.

Mais bon, mis à part le fait que j’aurais pu agacer les autres ou faire le pitre en classe, beaucoup de gens pensaient que je n’étais bon à rien. D’une certaine manière, cette prise de conscience m’a libéré et j’ai ressenti une soif de dire : “Maintenant que je sais qui je suis, autant en faire quelque chose.” C’est à ce moment-là que j’ai connu une expansion professionnelle dans le monde de la restauration, puis plus tard, dans les combats illégaux qui ont fait leur apparition. À l’époque, j’étais l’un des rares à me lancer dans cette voie. Ma réputation a commencé à grandir et à se faire connaître. Ensuite, ma vie de famille… En 2015, j’avais déjà une fille aînée née en 2004, dont la mère vit en région parisienne. Quand je suis arrivé en Suisse, j’ai déménagé sans ma fille, sans sa mère. En 2008, j’ai rencontré la femme qui allait devenir la mère de mon fils. Mais avant cela, en 2015, un événement majeur s’est produit. Ma compagne est tombée enceinte d’une petite fille, mais nous avons dû prendre la difficile décision de mettre un terme à la grossesse pour des raisons que nous seuls connaissions. Nous avons dû consulter des médecins spécialistes français, car l’interruption de grossesse après trois mois est une affaire complexe. Je ne souhaite pas entrer dans les détails de cette perte, mais cela a été un moment difficile pour moi. À l’époque, ma compagne et moi n’étions pas encore mariés, en mars 2015. Ça a été très dur avec ma femme, et on a décidé, enfin avec mon ex-femme qui est maintenant mon ex-femme, à l’époque on a décidé de passer au-dessus de tout assez rapidement. Je préfère taire les noms pour l’instant, mais on a décidé de surmonter cela et elle est retombée enceinte au mois de juin, ce qui a donné naissance à mon fils Elios, qui a maintenant 7 ans. Je suis extrêmement fier de lui, mais je dois dire que lorsque mon fils est arrivé, le 28 février 2016, j’ai commencé à ressentir une énorme hyperémotivité. Mon hypersensibilité a explosé, car tu peux imaginer que lorsque tu fais des combats légaux, tu n’as que très peu de remords, très peu de regrets. En tant que mâle alpha, on a cette idée qu’on n’a rien à perdre, mais tu vois où je veux en venir. À ce moment-là, j’ai ressenti une hypersensibilité émotionnelle, une hypersensibilité et une hypersusceptibilité vis-à-vis du deuil de ma fille, que je n’avais pas eu à faire avec l’arrivée et la naissance de mon fils. Cela a été un tournant très radical dans ma vie.

J’ai occupé un poste important à l’international dans une grande entreprise de restauration, mais cela a marqué le début d’une période difficile dans ma vie. À cette époque, j’ai pris la décision de rebondir en achetant des restaurants pour mon propre compte, abandonnant ainsi mon emploi au sein d’une grande entreprise. J’avais les ressources financières nécessaires, donc je suis devenu entrepreneur en Suisse, mais cela a été le début d’une véritable descente aux enfers. Malheureusement, les choses ne se sont pas déroulées comme prévu, j’ai perdu énormément d’argent, tout s’est effondré. J’avais acheté ces restaurants dans l’espoir de combler un vide, de réaliser un rêve que je n’avais pas pu concrétiser auparavant. Cependant, cela a été ma plus grande erreur, un échec retentissant dans lequel je n’aurais pas dû me précipiter.

Cette situation a entraîné une spirale descendante. J’ai sombré dans l’alcoolisme, développé une dépendance à la drogue, et j’ai même perdu ma licence sportive professionnelle. J’ai tout perdu. Les restaurants que je possédais auparavant étaient en réalité soutenus par la société qui les gérait en cas de difficultés, si tu vois ce que je veux dire. J’ai fait comme tout le monde, j’ai enfoui mes émotions. C’est à ce moment-là que j’ai réalisé à quel point j’étais faible, malgré mes succès professionnels et financiers entre 2013 et 2016. Sur le plan financier, j’étais bien parti pour quelqu’un qui avait été considéré comme un “bon à rien” à l’école. Mon seul objectif était de gagner plus que ma mère, qui occupait le poste de directrice nationale dont je t’ai parlé précédemment. Et devine quoi ? Elle est devenue directrice nationale à l’âge de 34 ans. Quant à moi, j’ai obtenu le poste de directeur international à l’âge de 33 ans, juste avant elle. J’avais réussi à prendre ma revanche vis-à-vis de mes parents qui me considéraient comme un échec scolaire. Cependant, avec le recul, je réalise à quel point il est facile de parler après coup. Si j’avais su, je n’aurais pas agi de la même manière. Mais à ce moment-là, je croyais que c’était la seule option, que c’était ce que je devais faire. Tu comprends ce que je veux dire ?

Est-ce que tu changerais ne serait-ce qu'une chose ?

Eh bien non, je ne changerais rien. Tu sais pourquoi ? Parce que si je n’avais pas vécu cette expérience, je ne serais peut-être pas en train de te parler de cette manière aujourd’hui. Donc, maintenant, je suis convaincu que je ne suis pas croyant. La religion est un sujet complexe. C’est comme la politique, il est difficile de dire quoi que ce soit sans être mal interprété. Il est important de ne pas sortir les mots de leur contexte. De nos jours, je pense que la religion fait plus de mal que de bien, sauf pour ceux qui la vivent de manière constructive, pour qui elle apporte quelque chose de positif. Mais je constate que beaucoup de gens se cachent derrière la religion. Je pense qu’ils prient juste pour être considérés comme de bons croyants. Il y a beaucoup de personnes qui se conforment simplement aux codes. À mon avis, il y a très peu de véritables croyants. Mais cela n’engage que moi.

J’ai deux exemples de personnes qui sont de bons croyants, même si je suis musulman et que l’une d’entre elles est chrétienne. Cela montre à quel point les choses peuvent être mélangées. Je suis très proche de ces deux personnes, nous nous entraînons ensemble. Celui dont je parle se reconnaîtra certainement. J’espère qu’il se reconnaîtra. C’est quelqu’un qui m’a énormément apporté, avec qui nous avons fait de grands progrès dans sa carrière. Je suis très fier de l’avoir à mes côtés, et je ne le nommerai pas, mais Dieu sait à quel point j’ai envie de le faire. Il est un exemple formidable, car grâce à lui, nous pouvons aujourd’hui parler de spiritualité sans nécessairement être croyants. C’est une preuve d’intelligence et je ne le remercierai jamais assez d’avoir ces échanges réguliers avec moi, où nous partageons nos réflexions. Tout cela pour dire que ma descente aux enfers a été brutale. Tu peux être au sommet de ta vie, mais c’est à ce moment-là que tu réalises que la vie ressemble à un salaire. Tu travailles dur pour gagner très peu, mais une simple soirée peut te faire pleurer devant ta carte bancaire. À ce moment-là, tu n’as pas forcément le contrôle, tu ne maîtrises pas la situation. En plus de cela, tu découvres une hyperémotivité, une hypersensibilité due aux mots qui ont été utilisés pour décrire tes malaises pendant des années. C’est là que tu réalises que la dépression, le burn-out ne sont pas réservés aux faibles. Oui, je parlais de cette manière, je me moquais des gens dépressifs, je me moquais de ceux qui parlaient de burn-out. Mais j’ai été pulvérisé en plein vol, en pleine accélération, et j’ai touché le fond, mon frère. J’ai traversé différents niveaux de souffrance, jusqu’à atteindre un point où j’ai touché le fond. L’alcool et la drogue ont fait que je ne savais plus quoi faire. Je me suis dit : “Est-ce tout ? Tout ça pour ça ? Un simple petit tour de piste à l’âge de 35, 37, 38 ans ?” Aujourd’hui, j’en ai 41. J’ai réalisé qu’il était temps de rebondir.

Heureusement, lors de ma descente aux enfers, j’ai réalisé l’importance de m’entourer de personnes positives. Elles m’ont aidé à atténuer les chocs lors du huitième saut, du neuvième saut. Peut-être que si je n’avais pas frappé aussi fort lors du dixième saut, cela aurait pu être évité. Ces personnes positives m’ont montré que je ne suis pas simplement cette personne méprisable que tout le monde voulait voir en moi. Je ne suis pas seulement un alcoolique qui se bat dans des caves et qui blesse injustement les autres.

Pendant la descente aux enfers, on a tendance à s’entourer de personnes néfastes. En tant qu’alcoolique, on finit par fréquenter des dealers qui deviennent nos “amis” en raison de ce qu’on leur achète. Il y a toujours des gens prêts à boire un verre avec toi lorsque tu as de l’argent, mais ce ne sont pas de vrais amis. Heureusement, certains ont essayé de m’accompagner en me disant : “Gaëtan, il faut que tu arrêtes, tu vois ce que je veux dire.” Ces personnes ont essayé de me raisonner et elles sont toujours présentes aujourd’hui. D’autres ont préféré s’éloigner de moi, car je devenais nocif. Je ne peux pas leur en vouloir, mais cela fait partie de mon hypersensibilité et de mon côté émotionnel qui fait que je gère mal mes émotions et mes sentiments.

J’ai réalisé que j’étais prêt à me battre, à affronter n’importe qui, n’importe quand, n’importe où. Mais ce n’était pas pour l’argent, juste par plaisir, par esprit de compétition. C’est ainsi que je suis, physiquement plus fort. J’aime être respecté, car je suis respectable. J’aime être reconnu pour ce que je suis. Mais je n’aime pas être surestimé. Je déteste qu’on me qualifie de génial, car je ne le suis pas. Je m’exprime simplement différemment. Si toi, tu trouves cela génial, c’est ta vision. Pour moi, je ne suis pas génial, je suis simplement moi-même. Et une chose qu’on ne pourra jamais me retirer, c’est que je n’ai pas de filtre. Si quelque chose me plaît, je le dis. Quand je suis en désaccord, je le dis. Si on me demande d’expliquer pourquoi je suis en désaccord, je donne mon avis. Mais je ne suis pas dans le jugement. J’ai trop souffert du jugement des autres pour juger à mon tour.

C'est en passant par là que tu peux mesurer les conséquences d'être marginalisé

J’ai vécu cette expérience de manière douloureuse, surtout en tant que personne qui aime s’engager dans ma vie, pour mes idées, ma famille, mes amis, et pour les causes qui me tiennent à cœur. Je suis un fervent défenseur du respect envers tous, et je crois qu’il est temps de cesser de juger.

Penses-tu que nous pouvons faire de ces particularités (TDAH, Haut Potentiel) une force ?

Bien sûr, comme je l’ai expliqué précédemment, lorsque j’ai compris qu’il existait un terme, une explication, une définition pour ce qui me différencie des autres, j’ai réalisé que c’était quelque chose que je pouvais utiliser pour aller plus loin, malgré mon manque d’expérience. J’ai plongé immédiatement dedans. Cependant, à l’époque où j’ai pris conscience de cela, il n’y avait pas de personnes comme toi qui créaient des chaînes YouTube et prenaient le temps d’expliquer ces choses. Il fallait consulter des médecins, des spécialistes, et se battre presque pour savoir qui on était. C’est là que ça devient anormal, une autre injustice. Pourquoi devrais-je me battre pour obtenir une explication sur ce que je suis, sur ce que vous qualifiez de différence par rapport aux autres ? J’ai dû me battre et j’ai même passé un test de QI qui a donné un certain résultat. Cela a développé en moi une grande empathie, et je suis là pour aider les autres, tu vois.

En fait, il y a eu une étape majeure dans ma vie. Comme je te l’ai dit, j’ai perdu ma fille en mars 2015. J’ai également perdu mes restaurants et tout le reste. En 2018, j’ai vécu une année très difficile. Comme je te l’ai dit, je suis le seul de ma génération, sans cousins ou cousines. J’avais seulement un oncle lié à mon beau-père, qui m’a élevé, donc au moins cela faisait partie de ma famille. Du point de vue généalogique, il n’y a pas de lien de sang. J’ai perdu mon père le 9 janvier 2018, mon beau-père le 6 février 2018, ma mère le 21 septembre 2018, mon nom le 10 décembre 2018, et mon grand-père le 10 juillet 2019. Une série d’épreuves difficiles qui m’ont conduit au plus bas. Et avec ma fille, cela a été encore pire en 2018. J’ai traversé toutes sortes de difficultés et je me suis retrouvé au fond du seau. Et là, je me demande pourquoi je suis ici, en train de vivre toutes ces horreurs. Tu te rends compte ? Je me souviendrai toujours de cette scène au funérarium de Saint-Fargeau-Ponthierry en Seine-et-Marne, lorsque j’enterre mon père le 9 janvier, puis mon beau-père le 6 février, et quand j’arrive pour ma mère le 21 septembre, l’employé me dit : “Monsieur Le Bris, encore vous ?” C’est ça, c’est ce que ça fait d’avoir vu entrer les trois enfants. Même les employés du funérarium ne savent plus comment s’adresser à moi. Moi, le combattant illégal, l’ancien directeur national, le propriétaire de mes restaurants. Oui, oui, l’alcool, la drogue, et maintenant, tous les gens qui m’aiment me regardent, se demandant ce qui m’arrive. Je parle de tout cela avec beaucoup d’amertume, car je sais que j’ai mené mes propres combats, mais qui es-tu pour me juger ?

Aujourd'hui si tu dois en parler, tu en parles avec des personnes qui te comprennent ?

Oui, j’en parle avec ceux qui sont disposés à m’écouter, car les deuils sont faits. J’ai vécu une expérience importante à ce sujet, avec une personne nommée Céline. Je ne divulguerai pas son nom complet, mais je suis prêt à fournir ses références à toute personne qui souhaite entrer en contact avec moi pour en discuter. Céline m’a reçu en urgence sur recommandation d’une amie de ma compagne. Je me souviens encore du moment où je suis entré dans son bureau et où je lui ai dit que j’avais besoin d’aller aux toilettes avant de commencer notre discussion. Elle a immédiatement compris. Lorsque je suis revenu, elle m’a dit : “Maintenant, il est essentiel que vous vous acceptiez tel que vous êtes”. C’est alors que j’ai commencé à lui expliquer ce qui s’était passé dans ma vie au cours des trois ou quatre dernières années. C’était vraiment difficile pour moi, cela me serrait la gorge.

Elle a commencé à prendre des notes sur tout ce qui n’allait pas, tournant une page A4 et continuant à écrire. À un moment donné, elle m’a interrompu car j’étais à bout. Elle m’a regardé et m’a dit : “Monsieur, je vais vous arrêter. Si tout cela est vrai, n’oubliez pas qu’il y a des gens qui se suicident à cause de la perte de leur emploi, des gens qui se défenestrent à cause de cela. Vous réalisez ce que vous me dites ?” C’est à ce moment-là que j’ai pris conscience d’une chose qui ne pourra jamais m’être enlevée, peu importe ce que les gens pensent : j’ai une grande force, une puissance émotionnelle. Je peux prendre du temps pour prendre une décision, mais une fois que je l’ai prise, je ne recule jamais. J’ai rompu avec certaines femmes dans ma vie et je ne reviens jamais en arrière. Lorsque je quitte une entreprise pour laquelle j’ai travaillé, je ne reviens jamais non plus. À un certain moment, lorsque j’ai décidé de faire confiance à cette femme, elle m’a regardé et m’a dit : “Monsieur le Bris, je vous arrête. Mais vous devez comprendre qu’il y a des gens qui se suicident à cause de la perte de leur emploi. Et lorsque vous avez une histoire de deux pages sur quatre, vous pouvez aller aux toilettes pour faire ce que vous avez à faire, puis revenir pour en parler”. Elle a continué en me disant : “Allons-y, continuons”. Je me souviendrai toujours d’être allé la voir pour une heure, et elle a annulé tous ses autres rendez-vous. Il était 19 heures, mais elle m’a gardé avec elle pour me comprendre. Elle m’a dit : “Mais vous êtes dans une situation difficile, et c’est normal. La drogue, l’alcool, vous vous rendez compte ?”. J’ai participé à des compétitions dans des états de santé catastrophiques, mais cela ne m’a pas empêché d’atteindre des sommets, de devenir champion. Il y avait en moi une soif de vivre, un désir de ne pas rester là, mais aussi une autodestruction due à l’incompréhension de pourquoi je devais affronter toutes ces difficultés. C’est en partie grâce à Céline que j’ai pu avancer. J’ai réalisé qu’il était nécessaire de me concentrer sur quelque chose de positif. J’ai maintenant un projet social avec mon professeur de ju-jitsu brésilien, Natal, qui vise à aider les enfants et les femmes victimes de violences conjugales. Cela a donné un sens différent à ma vie. J’ai également compris que l’argent ne procure pas vraiment le bonheur. Chercher des salaires élevés en tant que directeur national et international ne m’a pas apporté la satisfaction recherchée. Aujourd’hui, je suis fier d’avoir créé cette structure sociale et d’avoir abandonné une partie de ma vie, celle de la restauration professionnelle, pour me consacrer pleinement à ma carrière sportive en tant qu’athlète. J’ai même obtenu une licence sportive professionnelle en surmontant mes problèmes de drogue et d’alcool. e me consacre désormais au sport et au partage de mon expérience de vie, qui est tout de même bien remplie pour un homme de 40 ans. Parfois, j’ai l’impression d’avoir vécu intensément, comme si j’avais eu 26 heures dans une journée de 24 heures. C’est cela qui compte pour moi. Si je ne suis pas débordé aujourd’hui, je m’ennuie, car cela fait partie de ma nature de haut potentiel. Si jamais tu as besoin de faire quoi que ce soit, je ne peux pas me cantonner à me reposer une journée entière sur une serviette. Ça ne me convient pas.

Gaëtan, comment se passe ta vie actuellement avec ta structure et ton association ? Trouves-tu un équilibre ?

Oui, tout à fait. Tu sais, ces moments de grands dérapages, que j’appelle des pertes de contrôle importantes, peuvent être comparés à une Formule 1 qui manque le bon virage, qui ne respecte pas le point de freinage. Je suis familier avec cette analogie grâce à mon expérience d’entraîneur de pilotes Ferrari. Si tu rates le virage, tu ne réaliseras pas le même chrono aujourd’hui. Je pense que toutes ces expériences que j’ai vécues ont contribué à me façonner et à me conduire là où je suis aujourd’hui. On ne sait pas si j’aurais été mieux ou pire autrement, mais ce qui importe, c’est que j’ai appris à apprécier chaque instant, à respecter chaque moment pour ce qu’il est. Oui, je suis heureux tel que je suis aujourd’hui. Je ne me pose plus la question de savoir si j’aurais pu être plus heureux. J’ai arrêté de me tracasser à ce sujet.

Cependant, une chose est certaine, je souhaite que demain soit plus productif qu’aujourd’hui, mais dans le sens où cela profite aux autres, bénéfique pour le reste du monde, et pas nécessairement pour mon compte bancaire. Lorsque tu traverses toutes ces épreuves, tu prends du recul et tu te rends compte que ce qui reste, ce sont tes enfants. J’ai la chance d’avoir mes deux grands-mères, tant paternelle que maternelle, et leur annoncer la perte de leur enfant, ma grand-mère maternelle, c’est-à-dire la mère de ma mère, a été difficile. Moi, j’ai vécu cette situation avec la perte de mon père, mon beau-père, et tout le chaos que cela implique, et ça fait mal. Chacun peut dire “Ah, mais tu te rends compte !”, mais pour moi, c’est ainsi que je l’ai vécu, et cela a été très difficile. En réalité, cela a révélé non pas seulement mon hypersensibilité, mais surtout la profondeur de toute cette expérience. En fait, je n’ai pas encore touché le fond, car je suis d’une empathie démesurée. Je peux accorder ma confiance peut-être trop rapidement aux gens, ouvrir ma salle peut-être trop rapidement. Je pense que c’est cela, être trop bon, trop naïf aujourd’hui. Mais moi, je ne changerai pas, car être gentil n’est pas un défaut, ce sont les personnes malveillantes qui abusent de cette gentillesse. Ils ne me feront pas changer, car je suis gentil jusqu’au moment où tu me prends pour un idiot, et là, je réagis. Cependant, il faut du temps pour que je m’en rende compte. Beaucoup de gens me disent : “Gaëtan, mais merde, tu ne vois pas qu’on se moque de toi ?”. Dis-moi, je ne le ressens pas de cette façon, mais tu sais, si je devais ressentir tout ce qui m’agace, bien sûr que ça m’ennuierait, mais je n’ai pas de regrets profonds. Si nous faisons quelque chose pour le regretter par la suite, autant ne pas le faire du tout. Le monde tourne déjà parfois à l’envers, alors si on commence à regretter chaque action que l’on entreprend, on ne s’en sortira plus.

Aurais-tu trois conseils à donner aujourd'hui au "jeune Gaëtan", qui se sentirait un peu perdu ?

Voici les trois conseils que j’aurais à donner au Gaëtan qui aurait 18-19 ans et qui aurait l’impression que toute sa vie sera ainsi :

  1. Le ciel a toujours de plus grands projets pour toi que tes propres espérances : Cette phrase est très importante. Il faut croire que l’avenir réserve de belles choses et des opportunités auxquelles tu ne t’attends pas. Garde confiance et reste ouvert aux nouvelles possibilités.
  2. Il n’y a pas de grandes réalisations sans grandes concessions : Sache que pour réussir, il faut être prêt à faire des sacrifices. Il peut être nécessaire de renoncer à certaines choses, de prendre des risques et d’essayer différentes approches. Si quelque chose ne fonctionne pas, ce n’est pas pour autant que tu es un échec. Au contraire, c’est une occasion d’apprendre, de grandir et de trouver une autre voie.
  3. Le résultat sera toujours à la hauteur de tes sacrifices : Cette phrase souligne l’importance de la patience. Les fruits de tes efforts et de tes sacrifices ne se manifesteront peut-être pas immédiatement, mais si tu persistes et persévères, tu verras les résultats arriver. La patience est une vertu essentielle dans la poursuite de tes objectifs.

Ces trois phrases sont des conseils que je partage régulièrement avec les personnes que j’entraîne et que je rencontre. Elles rappellent l’importance de garder espoir, de faire des choix courageux et de persévérer malgré les obstacles. Crois en toi, fais les sacrifices nécessaires et sache que le meilleur est à venir.

Je suis convaincu que les lecteurs apprécieront ton authenticité, même s'ils ne sont pas en accord total avec tes propos

Je n’ai aucun problème avec les personnes qui sont en désaccord avec moi. En réalité, c’est même une bonne chose, car si tout le monde était d’accord, cela serait vraiment ennuyeux.

Le mot de la fin de Gaëtan le Bris :
Vous pouvez me retrouver sur le compte Instagram de la salle OneMoreStepTraining, sur mon compte Instagram privé, et sur TikTok.
Les personnes qui se retrouvent un peu dans mon parcours et qui aimeraient me rencontrer peuvent m’écrire sur mon compte privé Instagram. J’essaie en tout cas d’être le plus réactif et disponible possible. Mais il est vrai que les réseaux sociaux sont de plus en plus saturés avec la visibilité qu’on nous donne aujourd’hui. Je remercie Greg MMA Biomécanique, Rob et Brutx de nous avoir donné la chance de pouvoir nous exprimer, car les gens comme nous n’ont pas souvent l’opportunité d’être entendus. On préfère s’intéresser aux personnes qui soi-disant réussissent dans une société qui est pourrie, en réalité. Donc je suis très content que toi aussi tu aies donné cette chance, et comme tu as pu le voir, peu importe la grandeur du média, ce qui est important c’est la véracité de la communication que nous avons. C’est cela qui est important, la qualité de l’échange, et pour moi ça n’a pas de prix. J’ai été aussi heureux de faire cette interview avec toi que j’ai été content avec Biomécanique ou Rob. Donc voilà, il n’y a pas de grand ou petit, il n’y a que des gens qui avancent.

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Je m'appelle Arthur Jasinski, je suis un jeune étudiant et entrepreneur de 19 ans ayant un trouble de l'attention. J'ai créé ce blog pour partager les actions que j'ai mises en place ainsi que les techniques qui ont changé ma vie. L'objectif que je me suis fixé est d'accompagner les personnes ayant tout comme moi un trouble de l'attention pour les aider à s’épanouir dans leur vie.

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