TDAH : Son chien Akane lui a sauvé la vie ! Interview d'Albane
Bonjour à toutes et à tous, j’espère que vous allez bien, que vous êtes en forme. Aujourd’hui, je retrouve Albane et son chien Akane.
On va lui poser quelques questions concernant son TDAH. Comment, elle le gère au quotidien, qu’est-ce qui l’aide et comment Akane lui apporte son aide chaque jour.
Albane, je te propose de te présenter en quelques mots.
Je m’appelle Albane, j’ai 23 ans, je suis étudiante en psycho. Je suis bénévole pour une association. J’ai un chien, j’ai un appart, j’ai du boulot, c’est cool. Je travaille avec des enfants.
Tu aimes travailler avec les enfants ?
J’adore ça ! C’est génial ! Je me sens utile et je bosse avec des gamins qui ont un TDAH aussi, du coup, ça marche bien.
Ça te permet de leur apporter ton expérience, et de mieux les comprendre.
Exactement.
Tu as été diagnostiquée à quel âge ?
Six ans.
Qu’est-ce qui t’a mené au diagnostic ?
J’étais une vraie tornade, au point ou la prof était obligée de me mettre dehors pour que je puisse me canaliser un petit peu. C’est une autre maman qui a repéré le truc, parce que son fils est TDAH + asperger, donc autiste. Elle est allée voir ma mère et a dit « Eh, elle n’a pas un TDAH votre fille ? » C’est parti de là.
Ok. Après, quel a été ton parcours ? Tu as été diagnostiquée ?
Oui, j’ai été pré-diagnostiquée par un pédiatre dans un hôpital, qui a fait un courrier pour que je sois diagnostiquée « pour de vrai » à l’hôpital Robert Debré à Paris. Ils ont un pôle exprès qui est absolument génial. J’ai donc été diagnostiquée là-bas.
D’accord. Au niveau de ta scolarité, ça a été malgré ce TDAH ?
Dès que j’ai été diagnostiquée TDAH, ça allait beaucoup mieux. J’ai pu apprendre à écrire, à lire, à me poser, parce que j’ai commencé des traitements aussi, très jeune.
C’est un ensemble de choses qui t’ont bien aidée ?
Oui, ça m’a vraiment aidée. Donc j’ai suivi une scolarité à peu près normale.
Tu n’as pas rencontré de difficultés pour obtenir ton bac ?
Ah si, la première fois que j’ai passé le bac, je voulais juste savoir ce que ça faisait de passer les épreuves, pour ne pas être trop stressée. Du coup, j’ai regardé, j’y suis allé, je suis restée le temps minimum à rester, j’ai rendu copie blanche et je suis partie. Par contre, la seconde année, j’y suis allé pour de vrai.
Et là, qu’est-ce qui t’as motivée ?
J’avais envie d’avoir mon bac, mais je séchais les cours. J’ai toujours plus ou moins séché les cours. Et ça m’a vraiment été « utile » les sécher durant ma seconde terminale. Car grâce à ça, j’ai pu bosser moi-même, à mon rythme, aller regarder des vidéos sur YouTube, acheter des bouquins. Je n’ai potassé que quelques semaines avant le bac et je l’ai eu.
Juliette Esperanza parlait de ce sujet dans un de ses livres qui est nommé L’échec scolaire n’existe pas. Je ne sais pas si tu l’as lu.
Non, je n’ai pas lu ce bouquin.
Je viens de le lire et il est pas mal. Elle y explique qu’il y a certains élèves, notamment ceux qui sont un peu à part ou qui n’aiment pas le cadre scolaire en général, qui ont du mal à apprendre dans un cadre normal. Et qu’une fois qu’ils sont mis hors de ce cadre et qu’ils trouvent une réelle motivation, ils ont une certaine facilité à apprendre par eux-mêmes et à vouloir s’informer sur différentes choses qu’ils apprécient.
C’est vrai que rester assis sur une chaise à écouter le prof rabâcher les mêmes trucs pendant 1 000 ans, au final, on finit par ne pas remarquer le détail qui change et l’information qu’il faut capter.
Par conséquent, je n’irais pas jusqu’à dire que l’école n’est pas faite pour nous, mais en tout cas, ce n’est pas fait pour moi.
On considère qu’il n’y a qu’un type d’intelligence, et qu’on est aptes à tous apprendre de la même façon, qui est celle que l’école nous impose. C’est un peu compliqué.
C’est vrai qu’on ne prend pas encore assez en compte la neurodiversité dans le fonctionnement de l’école.
C’est pour ça qu’on a des classes spécialisées, mais c’est beaucoup pour les déficients. C’est soit on a les classes pour les déficients, soit on a les classes pour les surdoués. Mais les classes pour les surdoués, ça coûte cher et après, les autres, débrouillez-vous.
Il y a encore du travail à faire là-dessus.
Je pense aussi. Pour arriver au même niveau que la Suède ou l’Allemagne, je pense que oui, on a beaucoup de travail à faire.
À part sur le plan scolaire, y a-t-il d’autres domaines où le TDAH te pose problème, ou fait que tu vas faire les choses d’une façon différente des autres ?
Oui. Par exemple, au niveau du travail, c’est vrai que j’ai eu beaucoup de soucis avant de travailler avec des enfants TDAH. J’ai du mal avec les relations sociales et interpersonnelles. Au niveau du travail, c’est vraiment galère. Ça m’a posé beaucoup de soucis comme j’ai du mal à m’organiser. Les relations sociales, c’est quelque chose, c’est hardcore. Après, au niveau de l’administration aussi, de la gestion du foyer, c’est vrai que ça paraît un peu stupide, mais je suis obligée de faire des listes pour tout et les gens ne comprennent pas trop. T’es obligée de faire une liste pour ton ménage ? Mais pourtant, ce n’est pas compliqué, tu sais très bien qu’il faut passer le balai et après, la serpillière. Oui, mais il faut que chaque chose n’implique qu’une chose. Je suis obligée de tout noter tout le temps, faire répéter, mettre un timer aussi. Je ne l’ai pas là, avec moi, je l’ai oublié chez un élève.
Oui, ce sont plein de petites adaptations qui sont à faire au quotidien pour mieux s’en sortir avec ce trouble. Car si on cherche à faire comme les autres, ce TDAH nous pose vraiment problème. On est obligé d’adapter en fonction de nous et de comment on fonctionne. En prenant en compte ce que l’on préfère faire pour limiter les symptômes négatifs du TDAH. Parce que malgré toutes ces adaptations, on aura encore certains oublis.
Malheureusement, oui, malgré les stratégies de compensation.
Exactement. J’ai un exemple tout simple. Je devais faire l’interview d’Albane hier soir et je suis venu, juste avec mes trépieds. J’avais oublié mes caméras donc pour faire une interview, c’était compliqué. Au final, malgré les petites adaptations que l’on peut mettre en place, il y aura toujours certains petits oublis.
C’est ce qui fait notre charme.
C’est ça. Albane, on a fait le tour des complications que tu pouvais avoir au quotidien ?
À peu près, oui.
Ensuite, qu’est-ce qui t’as aidée ? Tu en as déjà un petit peu parlé, mais pourrais-tu approfondir ?
Le bullet journal. Le bullet journal, ça a changé ma vie, c’est merveilleux. Je ne l’ai pas ramené là. Je ne sais pas où je l’ai mis. De toute façon, tu en as déjà parlé dans tes vidéos, ça ne sert peut-être à rien de revenir dessus.
C’est, ça, j’en parle pas mal, mais on en parlera dans une vidéo qui sera dédiée à ce sujet.
Oui, ça sera mieux. En gros, c’est un carnet pour tout noter.
C’est ça, vous notez tout et ça vous permet de limiter les oublis en désencombrant votre esprit.
Donc, ensuite ?
Comme je disais tout à l’heure, les listes et la matrice d’Eisenhower.
Ça permet de classer les tâches pour savoir ce que je vais programmer, ce que je dois faire sous deux jours, ce que je dois faire dans la semaine. Ça permet de s’alléger quand on a plein de choses à faire. Je me fais des fiches routine aussi et des habitudes. Je suis obligée malheureusement. Je n’aime pas trop ça, avoir un cadre de vie et une hygiène de vie exemplaire, mettre en place des routines, il faut que chaque journée se ressemble à peu près.
Oui, dès qu’il y a un changement, généralement, ça nous déstabilise.
Oui. Ça fait « Ouh, la, ça, ce n’était pas prévu. Du coup, ça, ça chamboule ça, ça, ça chamboule ça et ça stresse ». En plus, j’ai un trouble anxieux, alors laisse tomber.
Tu as un trouble anxieux associé à ton TDAH ?
Oui, j’avoue que j’en ai quelques-unes de comorbidités. J’ai une dyspraxie visuo-spatiale. C’est comme des problèmes de coordination. Je veux faire un geste, mais je suis exagérément maladroite. J’essaye d’évaluer une distance, mais je ne fais pas trop la différence entre 100 m, 150 m. Pour moi, c’est à peu près pareil. En gros, la dyspraxie, tu es maladroit. Et donc, oui, trouble anxieux.
Trouble anxieux qui est du coup, associé à ton TDAH. Ça te pose quoi comme problèmes en plus ?
Anxiété sociale, et une intolérance à l’imprévu. C’est de l’anxiété au quotidien. Dès qu’il y a un petit truc du TDAH qui va me déranger, l’anxiété va arriver par-dessus et du coup, ça va prendre une ampleur considérable. Donc, il y a de l’irritabilité et des crises d’angoisse. Il y a d’autres choses, mais c’est déjà pas mal.
Tu es passé sur pas mal de plateaux TV ?
J’ai fait un plateau, j’ai fait un reportage, et j’ai surtout fait des interviews.
Oui, tu as été médiatisée.
Un petit peu, oui.
Et ça allait, malgré ce trouble anxieux ? Tu n’as pas eu de problèmes pour gérer ? Avais-tu anticipé ?
Par exemple, chez France 2, j’avais oublié des affaires sur le plateau et Akane s’est allongée. J’étais censée retourner chercher mes affaires sur le plateau, mais j’étais tellement stressée par l’image que je renvoyais, en mode « Oui, mais mon chien ne m’obéit pas » que du coup, je ne l’ai pas écoutée.
C’est vrai que c’est assez handicapant, parce que je perds toute crédibilité de par mon anxiété, car je n’arrive plus à m’écouter. Après, c’était stressant, mais à force, on finit par s’y habituer. Là, je ne suis pas trop stressée par les caméras. C’est toujours un peu gênant, mais ça va.
Tu as parlé un petit peu d’Akane, ton chien d’assistance.
Peux-tu nous en parler pour les gens qui ne te connaissent pas ?
Akane m’aide au quotidien dans la gestion de mon impulsivité, et de mon hyperactivité, car elle me permet d’identifier mes émotions et de les canaliser. Puisque les chiens, les chats, les animaux, c’est très connu, sont des éponges émotionnelles. Ça me permet, du coup, de canaliser mon émotion, de l’identifier et de gérer mon énergie. Parce que ce n’est pas juste mes émotions, c’est physique et c’est une énergie tout autour de soi, que l’animal repère. C’est très utile et ça permet de prendre conscience de soi, de ce qui se passe et de ce que l’on dégage.
Que fait elle d’autre ? Dans la gestion du trouble de l’attention, comme je disais, avec l’histoire du plateau, elle s’est crispée, il fallait que j’aille récupérer mes affaires et j’ai zappé. Elle vient me chercher quand je laisse un truc sur le feu aussi. Pour la traversée, elle me ramène à ma voiture ou à la maison toute seule. Ça tombe bien, parce que je me perds tout le temps. Je lui dis « On va à la voiture. On va à la maison. On va chez mamie. » Elle sait, il n’y a aucun problème.
D’accord. Au final, elle ne t’aide pas que pour ton TDAH, mais sur l’ensemble.
Sur tous les points, carrément. Par exemple, je n’ai pas parlé de l’hyperactivité, mais il y en a à qui ça arrive, la jambe qui saute, le besoin de bouger, l’obligation de tourner en rond, avoir des quarts d’heure de folie où on fait un peu n’importe quoi, où on a trop d’énergie, du coup, il faut l’évacuer. Dans ces moments-là, Akane vient et m’attrape la cuisse ou me fait un poque en mode « calme toi, tout va bien ». Un poque, c’est un truc de chien d’assistance. En gros, il vient taper le museau contre la personne pour la prévenir, pour l’avertir. Akane, elle prévient aussi les crises d’angoisse. Elle vient, elle me lèche le visage, elle me fait des câlins. Quand je ne suis pas bien, elle vient me voir.
Est-ce que tu as d’autres anecdotes que tu aimerais nous raconter, dans lesquelles Akane t’a aidée ?
J’ai celle que je raconte à tout le monde. Un jour, je suis partie dans ma salle de bain en oubliant que j’avais ma casserole sur le feu. J’ai fait des trucs, puis encore autre chose, je me suis dispersée, j’ai fait mon TDAH. Je vois Akane qui monte, qui aboie et qui réclame à sortir donc je descends et ça sentait le gaz dans l’appartement. Il n’y avait plus d’eau dans la casserole. Du coup, j’ai coupé, on est sorties et voilà.
Oui, là elle t’a bien aidée.
Elle m’a carrément sauvé la vie. Tu imagines, si j’avais allumé la lumière, parce qu’il faisait nuit. Ça aurait fait boum, ça se trouve, je ne sais pas.
Ça aurait été compliqué, oui. Elle t’a aidé à échapper à une situation qui aurait pu tourner au drame.
Ma mère est éducateur canin et je lui en ai parlé. Elle m’a dit qu’elle avait fait des jeux de cache-cache avec elle à partir d’odeurs de gaz, d’essence, etc. Ce n’est pas juste une histoire de changement d’environnement, parce qu’on change tout le temps d’environnement toutes les deux, j’ai besoin de changer tout le temps. C’est vraiment une histoire d’éducation et d’entraînement, elle a vraiment été dressée pour ça.
Ok, super. Pourquoi avoir choisi le prénom Akane ?
Je n’en sais absolument rien. Ma mère était éleveuse et éducateur canin, elle avait un élevage d’Akitas et elle a donné le prénom à Akane. C’est un prénom purement japonais qui se prononce Akané en japonais. C’est un prénom féminin comme Albane. C’est stylé parce que ça rime.
C’est sûr. D’où ma question.
Par contre, les aventures d’Albane et Akane, j’ai trouvé ça stylé.
Albane, aurais-tu quelques conseils à donner à une personne qui a un TDAH, qui a été diagnostiquée, mais n’a pas encore mise de choses en place et voudrait commencer à reprendre ce TDAH en main pour essayer d’améliorer son quotidien ?
Le premier truc que je conseille pour mieux vivre son TDAH, c’est de se documenter sur ce trouble. La base de l’éducation thérapeutique ou la base de la TCC quand on a un TDAH, c’est concrètement, « Qu’est-ce que c’est ? Pourquoi tu as ça ? Comment ça fonctionne ? ». Et après, on peut chercher à mettre des choses en place. Quand j’ai compris que telle chose, telle chose et telle chose, ce n’était pas de ma faute, que ce n’était pas moi qui décidais de le faire ou que ce n’était pas juste moi, qui me faisais acculer par l’environnement. Je me suis dit, c’est le TDAH qui fait ça, donc je peux mettre des choses en place. Ce n’est pas irréversible et ce n’est pas juste une question de caractère. Comprendre ça et s’accepter soi-même, c’est déjà la base pour aller mieux.
Après, comme je disais, il y a le bullet journal, mettre des petites choses au quotidien, faire des listes, mettre en place des routines. Ça, c’est dur pour nous, parce qu’il y a beaucoup de TDAH qui sont des aventuriers dans l’âme et qui n’ont pas envie d’être dans un appartement. Qui n’ont pas envie d’avoir des routines. Qui n’ont pas envie de correspondre aux normes de la société, puisque de toute façon, on sait qu’on ne correspondra pas aux normes de la société. On le sait très bien. Notre société, c’est la recherche de la productivité, alors que nous, c’est la recherche de l’aventure, du mouvement.
Du coup, il faut trouver un équilibre entre son choix de vie et sa gestion du TDAH. Il y en a qui sont nomades par exemple, sauf que c’est beaucoup d’organisation, etc. Malgré le fait de vivre en tant que nomade, il faut, c’est impératif, se fixer un cadre très strict, et des routines. Là, j’ai mon appartement. Bien évidemment, des fois, j’ai envie de partir, de tout plaquer, mais je ne peux pas, j’ai un chien, j’ai un chat. Ce sont des petites choses comme ça qui font que je suis obligée de rester. Je m’impose volontairement des contraintes pour prévenir, à l’avenir, mon impulsivité.
D’accord. Donc, adapter au mieux son environnement à comment on fonctionne.
Exactement, oui. Adapter son environnement, adapter ses choix, prévoir. Anticiper son fonctionnement à l’avance et mettre des choses en place qui sont définitives.
As-tu d’autres projets en lien ou non avec le TDAH ?
Justement, je suis une bonne aventurière. Alors tout ce que je veux, c’est passer mon master, et obtenir mon diplôme de psy.
Donc, là, tu es en psycho, c’est ça ?
Oui. Après, je ne sais pas. Justement, j’aime bien, comme ça, je vais me laisser guider par le vent.
Il y en a que ça fait flipper, mais l’avantage, c’est que j’aurais un diplôme et d’ici mes 25 ans, je ne me serais calmée. Mon cortex aura bien grandi, je serais sûrement plus stable et j’aurais peut-être plus de visibilité sur le choix de ce que je veux vraiment faire.
Sinon, comme projet, à la fin de mes études, j’aimerais partir faire le tour de l’Europe en camping-car. Je rêve de ça. Justement, j’ai besoin d’aventure, j’ai besoin de connaître cette vie de nomade. J’ai besoin de découvrir, d’acquérir des connaissances, de rencontrer des gens, d’apprendre des nouvelles langues. J’aime apprendre.
Je me rends compte que l’on n’a pas du tout parlé d’Akane. Peut-être qu’on pourrait parler des démarches pour avoir un chien d’assistance ?
En France, c’est très compliqué. Il faut la carte mobilité inclusion mention « invalidité ou priorité ». C’est un peu barbare. C’est la MDPH, la Maison Départementale des Personnes Handicapées, qui délivre ces cartes. Ça prouve qu’on a un handicap supérieur à 50 % et suivant la carte, inférieur ou pas à 80 %. La carte d’invalidité, ça veut dire qu’on touche une pension d’invalidité et qu’on a un handicap supérieur ou égal à 80 %.
Ensuite, la carte priorité, c’est mention « station debout pénible ». Moi, j’ai pu jouer sur la dyspraxie et le TDAH, sur le fait que je me casse souvent la figure, je fais des chutes, j’ai du mal à rester en place, à garder une position statique dans les files d’attente, etc. Ça a joué en ma faveur pour avoir cette carte « mobilité inclusion ». C’est très compliqué d’avoir cette carte quand on a un TDAH et il ne faut pas hésiter à faire des recours aussi. Moi, je ne l’ai pas eu du premier abord, j’ai dû faire un recours pour l’avoir. La première étape, c’est la carte.
La seconde étape, c’est de trouver l’association qui accepte de former un chien pour vous. En France, on a l’association Handi’chiens que beaucoup de gens connaissent. Les chiens d’éveil d’Anjou aussi. Handi’chiens et Chiens d’éveil d’Anjou, c’est surtout pour l’autisme. Ils font des chiens d’autonomie, des chiens du silence, etc. Mais on va se concentrer sur le TDAH. Ce n’est pas sûr que vous ayez une réponse favorable d’Handi’chiens, parce que vous n’êtes pas autiste. Les Chiens d’éveil, c’est surtout pour les enfants. C’est beaucoup utilisé pour les enfants. Un adulte qui veut un chien d’assistance, va plutôt devoir se tourner vers les associations qui accompagnent la personne, le bénéficiaire, à la formation de son propre chien. Il ne faut pas prendre son chien, il faut aller vers l’association et l’association vous aide à sélectionner un chien et vous accompagne dans la formation de ce chien en rapport avec vos difficultés. On a la F.C.A.P.I, CANHICAP, Psy’chien. Je ne sais pas s’il y en a d’autres. Mais il faut savoir que dans certaines associations, c’est à partir de 18 ans seulement que vous pouvez bénéficier d’un chien. Donc, d’un côté, on a Handi’chiens, c’est surtout pour les gamins et les autistes et de l’autre côté, on a par exemple Psy’chien, c’est pour les adultes tous troubles psychiatriques confondus, à condition que vous ayez la carte « mobilité inclusion ».
Vous avez les informations principales qui vous permettront de faire les demandes. C’est vrai qu’on a pas mal parlé des difficultés liées au TDAH. Est-ce qu’on pourrait parler des choses que le TDAH t’apporte ? Qui font que tu es toi et que tu n’aurais pas envie de ne plus avoir de TDAH.
Les trucs que je n’ai pas envie de changer chez moi, j’aime un peu l’esprit enfantin et dynamique que ça donne, de voir la vie comme un jeu et de composer avec ça. J’aime mon énergie, j’aime ma spontanéité, ma sensibilité. C’est vrai que souvent, c’est handicapant, ça peut être épuisant pour les autres et ça l’est énormément pour moi. Mais ça, je ne veux pas le changer, parce que c’est ce qui fait que je suis moi. Ma sensibilité, mon empathie, mon dynamisme, c’est ce qui fait que je suis capable de faire plein de choses. Des fois, on me dit, mais non, ça, tu ne peux pas le faire, c’est trop compliqué ou c’est trop dangereux. Ben vas-y, je m’en fous, je le fais.
Au contraire, ça nous attire davantage.
Albane, on te remercie d’être passée sur cette chaîne !
Merci à toi Arthur de m’avoir accueillie sur ta chaîne, c’était super.
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Je m'appelle Arthur Jasinski, je suis un étudiant et entrepreneur ayant un TDAH.
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L'objectif que je me suis fixé est d'accompagner les personnes ayant tout comme moi un trouble de l'attention pour les aider à s’épanouir dans leur vie.
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