L'éveil du TDAH

Aménagements scolaires et TDAH (collège et lycée)

Bonjour et bienvenue dans ce nouvel article. Je vais être accompagné une fois de plus de Fabienne Henry que j’ai invité pour parler des aménagements scolaires qui sont disponibles pour les collégiens et les lycéens.

Arthur :

Fabienne Henri, pouvez-vous nous dire quelques mots sur vous pour ceux qui n’auraient pas lu le dernier article sur les aménagements pour les élèves de maternelles et primaires ayant un TDAH ?

Fabienne :

Oui. Merci de m’avoir invitée, c’est toujours un plaisir.
Je vais commencer par le milieu associatif. Je suis présidente d’une association qui s’appelle « Suivi Enfant », qui organise des événements autour des enfants à besoin éducatif particulier et qui aide les parents dans les différentes démarches. Les événements, on en a un de prévu le 7 novembre, à la mairie de Saint-Maur-des-Fossés. C’est un salon de l’école inclusive.
Professionnellement, je suis enseignante référente pour les élèves en situation de handicap, enseignante spécialisée et anciennement professeur de mathématiques.

Arthur :

Nous allons maintenant aborder le sujet des aménagements scolaires qui sont disponibles pour les jeunes qui ont un TDAH, plus précisément pour les collégiens et les lycéens. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Fabienne :

Oui. Cet article fait suite à un article sur l’école primaire et maternelle. On va répéter un certain nombre de choses au début, sur les axes d’un enfant TDAH.
Il y a trois volets. Il y a le volet attention, le volet impulsivité/inhibition et le volet hyperactivité. On va les développer pour des préados et des adolescents, voir ce que l’on peut proposer.

Arthur :

Si vous êtes parent d’un enfant qui a un TDAH et que votre enfant est en maternelle ou en primaire, je vous invite à vous rendre sur la vidéo qui est sortie précédemment, car cette vidéo va concerner les collégiens et les lycéens, mais également leurs parents.

Fabienne :

On va commencer par l’attention. On s’adresse aujourd’hui à des enfants en sixième, dix ans jusqu’à des lycéens, dix-huit ans. On ne va pas avoir les mêmes attentes que pour un petit de maternelle et d’élémentaire.
Au niveau de l’attention, déjà, l’environnement à la maison et l’environnement de travail, le bureau, où l’enfant fait ses devoirs, on va l’aménager avec l’enfant. On va lui donner une certaine autonomie dans la gestion des devoirs.
Comment lui donner une autonomie par rapport à l’attention ?
L’espace de travail, l’espace de sa chambre, doit être le plus dépouillé possible en termes de choses visuelles ou sonores qui pourraient le déranger. On sait que l’attention est fluctuante, donc on va dépouiller au maximum le bureau, laisser le strict minimum.

Arthur :

Comme dans une salle de classe. Ça va être de limiter les distractions et de faire en sorte que l’enfant puisse être dans des conditions qui lui permette de maintenir son attention le plus longtemps, sans être distrait par quelque chose qui n’aurait pas de lien avec le travail qui lui est demandé.

Fabienne :

À la maison, pour faire les devoirs, on va lui proposer une routine, un rituel, des techniques qui viennent de la méditation, la posture physique, travailler la respiration, un retour au calme avec des objectifs ciblés. Je m’assois là pour faire mon exercice de français, je vais y passer tant de temps et pas plus, ni moins. On va l’aider à organiser son espace et son temps de travail. Au début, en sixième, l’épauler, puis, au fur et à mesure, lui donner ces astuces pour qu’il se retrouve sur les années, à partir de la cinquième, quatrième, troisième et le lycée, autonome par rapport à son espace de travail. L’espace de travail est à travailler, ensuite, le temps, mettre un timer pour gérer le temps et l’organisation du travail.
Un élève qui a un trouble de l’attention va se disperser, perdre ses affaires, plus savoir où il en est, ce qu’il a fait, des choses courantes. Par exemple le cahier d’histoire la couverture est jaune, le livre d’histoire est couvert en jaune et il y a des meubles avec plein de tiroirs, mettre une petite pastille jaune qui indique que toute l’histoire est dans ce tiroir. Ça va l’aider à structurer sa pensée, à s’organiser et c’est important parce que l’attention, ça veut dire la dispersion des affaires, du matériel et l’enfant ne sera pas dans de bonnes conditions pour travailler. Au début, l’épauler, puis au fur et à mesure, ça va devenir son mode de fonctionnement et il existe des tableaux de travail où on s’organise en fonction de son emploi du temps. On colorie l’emploi du temps.
Je parlais de colorier le tiroir en jaune, le cahier en jaune, le livre couvert en jaune, l’emploi du temps en jaune et après, de réserver un créneau horaire où on va travailler l’histoire pendant dix minutes, fractionnées, dix minutes plus tard, etc. Que tout soit écrit dans un emploi du temps. C’est fastidieux à construire en début d’année, mais après, ça permet à l’enfant de devenir autonome et quand il est grand, sur les années lycée, il va lui-même se construire son tableau de travail.
Je donne cet exemple, mais je sais que même vous, je pense que dans votre organisation, vous aviez un tableau de travail, il me semble avoir vu dans une de vos vidéos ?

Arthur :

Tout à fait. J’ai un tableau où je planifie, parce que sinon, j’ai tendance à partir à droite, à gauche. J’ai ce tableau qui me permet d’améliorer mon organisation et de planifier.

Fabienne :

Je me permets de vous poser une question. Ce tableau, vous l’avez construit seul, c’est avec l’expérience que vous l’avez fait ou quelqu’un vous l’a proposé ? Comment il est venu ?

Arthur :

À la base, j’avais vu l’idée du tableau sur Internet. J’ai repris cette idée de mettre en place un tableau où il y avait toutes les tâches, etc. à organiser, non pas sur le plan scolaire, même si j’aurais dû le faire, mais pour « L’éveil du TDAH ».
Ça me permet de mieux m’organiser, de mieux visualiser ce que j’ai à faire et toutes les tâches me paraissent moins énormes.

Fabienne :

Oui, possibles.

Arthur :

Ça paraît plus atteignable et j’ai tendance à repousser et à procrastiner.

Fabienne :

À ne pas faire, tout à fait. Dès la classe de sixième, on peut donner un outil de cet ordre à l’enfant qui va se l’approprier, qui va le modifier. C’est planifier son travail, c’est organiser son travail, c’est anticiper, pour ne pas rester sur le « je ferais plus tard ». Le mettre dans l’action, toujours en morcelant le travail en petites quantités, parce que l’attention va faire que l’enfant ne va pas rester au travail et il va arrêter. Ça ne sert à rien de donner des objectifs qui ne peuvent pas être atteints. L’idée, c’est toujours de fragmenter au possible.

Arthur :

Et veiller à ce que l’enfant ne commence pas à laisser par exemple, traîner une feuille au fond du cartable, parce qu’après, on a souvent tendance, en tant qu’élève TDAH, à se dire, je vais le faire plus tard, je le ferai demain ou à la fin de la semaine, je rangerais tout et ça devient un tel bazar qu’on n’y arrive plus.

Fabienne :

Ce n’est plus possible.

Arthur :

Ça nous paraît hors-norme de tout ranger d’un seul coup. On se dit qu’on va le refaire plus tard, on va tout ranger plus tard, mais on ne le fait jamais. Veillez à ce que l’élève soit toujours en train de classer ses feuilles au bon endroit, que rien ne commence à traîner au fond d’un cartable, parce que ça fait effet boule de neige.

Fabienne :

Oui, ça fait effet boule de neige et ça devient impossible. Je rebondis par rapport à ce que vous dites sur les feuilles qui traînent par ci, par là. Il vaut mieux privilégier des cahiers plutôt que des classeurs. Le matériel est souvent imposé au collège et au choix au lycée. Au lycée, préférez des cahiers et au collège, ça fait partie des adaptations possibles. Là où l’enseignant demande un classeur, plutôt prendre un cahier, ça évite de perdre beaucoup de choses dans la dispersion.

Arthur :

Oui, parce qu’en plus, les classeurs, je me souviens, ça m’est arrivé quelques fois, que ces classeurs s’ouvrent et à ce moment, c’est la panique, parce que l’on n’arrive pas à voir comment on peut faire pour tout ranger. C’est quelque chose, qui pour quelqu’un qui n’a pas de TDAH pourrait paraître pénible, mais faisable. Nous, ça va devenir compliqué et on va avoir tendance à refermer le classeur qui est vide et à remettre toutes les feuilles dans le classeur n’importe comment. Privilégiez le cahier, c’est bien.

Fabienne :

C’est important, parce que si on n’a pas ses cours, on ne peut pas travailler, donc c’est particulièrement important. Il vaut mieux un cahier où on n’a sauté une page, qui n’est pas très bien tenu, mais tout est là, qu’un classeur où il y en a partout, rien n’est là et tout est perdu. C’est important le matériel.
Sur l’attention toujours, en classe, côté enseignant, il est important quand on a un élève TDAH de lui faire reformuler ce qui a été dit, parce qu’on sait qu’il y a plusieurs types d’attention.
Il y a l’attention sélective où on est sur une chose précise, on sait que l’enfant TDAH va être en difficulté. L’enseignant va avoir l’impression que l’élève écoute, mais en réalité, non, donc il faut lui faire reformuler. Qu’est-ce que j’ai dit ? Avec ses mots à lui pour voir s’il a bien écouté, bien entendu.
Il y a l’attention partagée, faire deux choses en même temps. C’est difficile pour un enfant TDAH, d’écouter et d’écrire en même temps. Au niveau des adaptations, quand l’enfant TDAH est en train d’écrire, c’est d’ailleurs vrai pour la majorité des élèves, la double tâche, c’est une surcharge cognitive et ça devient vite compliqué.
En tant qu’enseignant, parfois, il faut apprendre à se taire, parce que l’on a tendance à être dans un flux continu de parole, à vouloir meubler le silence. Les élèves écrivent, ils ne font pas rien, ils sont en train d’écrire et l’enseignant ne parle pas, n’apporte pas par-dessus ça, une surinformation. Pour l’élève TDAH, ce n’est pas gérable. Il écrit, il n’entendra pas l’information qui est donnée à ce moment. Faire attention à ne pas le mettre dans une surcharge cognitive et dans une double tâche quand on est sur une attention partagée, c’est compliqué pour l’enfant TDAH. L’adaptation suivante en classe, c’est d’élaborer un code de communication invisible. L’enfant est mature et grand au collège et au lycée, on l’a reçu en entretien individuel avant, on lui a expliqué que l’on allait mettre en place des adaptations et que quand on le regarde, quand on s’approche de sa table ou quand on lui fait tel geste, c’est un code entre lui et l’enseignant pour lui dire, il faut se mettre au travail, écouter, parler moins fort. Il faut prévoir tout ce qui peut être réglé avec des codes invisibles. Ça va créer une relation privilégiée, l’enfant va se sentir reconnu dans ce qu’il est et ça va aussi aider par rapport à la construction de l’estime de soi. Tout ça, c’est un tas de petites choses pour travailler l’attention.
En classe, ce qui est primordial, c’est aussi sa place dans la classe, le mettre devant, loin de la fenêtre. Pas en fond de classe, parce qu’en fond de classe, il va avoir vue sur tout ce que font les camarades pendant un cours et ça peut être une multitude de choses. Ça peut être une mouche qui passe, un enfant qui fait tomber un crayon et on va perdre l’enfant. Le mettre devant, loin de ce qui peut le distraire au niveau visuel et sonore. J’ai eu dans ma classe, un enfant TDAH qui avait un casque anti-bruit. Ça l’aidait. C’est une réponse, mais n’est pas adaptée à tous les enfants.
Chaque enfant, même s’il est avec l’étiquette TDAH, le mot étiquette il est mal choisi, ne va pas répondre de la même manière aux adaptations. Les adaptations qui vont pour un enfant, ne vont pas pour un autre.

Arthur :

C’est propre à chaque élève.

Fabienne :

Oui, à chaque élève de façon générale. Le casque anti-bruit, ça peut être une piste comme une autre, il faut tester. C’est bien dans une classe d’avoir le matériel adapté et de voir si ça fonctionne ou non avec l’enfant. Quand on va être au collège, on va se heurter à autre chose, c’est au côté ado. La première chose qui compte pour un ado, c’est d’être comme tout le monde.
L’enfant TDAH est un ado comme les autres et il va refuser les adaptations. Il ne faut pas lui imposer les adaptations, il faut lui présenter, lui expliquer et peu à peu lui montrer que tout le monde est différent, quel que soit l’enfant dans la classe. On est différents par nos cheveux, par nos yeux, par le fait de porter des lunettes ou non. Ça, ça se travaille. On ne va pas à un ado, lui imposer les adaptations parce que c’est souvent voué à un non. Tout ça doit faire partie d’un projet commencé en sixième et qui se continue.
En général, un lycéen, va accepter plus facilement les adaptations parce qu’il sait qu’il en a besoin. On en discutait tout à l’heure, ça s’appelle la maturité et la maturité, on n’a pas la même chez un enfant de sixième et un élève de seconde.

Arthur :

Je pense que l’on peut passer sur l’impulsivité.

Fabienne :

Oui. L’impulsivité avec l’âge, ça se contrôle. L’enfant TDAH a mis en place tout un tas de choses pour contrôler son impulsivité au fil du temps. Si ce n’est pas en place sur les années collège, on va lui apprendre. Lui apprendre qu’il ne peut pas prendre la parole sans lever la main. La réponse, ça ne va pas être la punition, ça va être comment faire. Comment faire ? C’est je me parle dans ma tête à moi seul, je m’inhibe en me posant des questions. Un, ma question, est-ce que c’est obligé de la pose tout de suite ? Deux, est-ce qu’elle est intéressante ? Trois, il va falloir que physiquement, je lève la main, avant de prendre la parole. Lui apprendre ce un, deux, trois, si ça n’a pas été fait auparavant et ne pas être tout de suite dans la sanction. Il y a des carnets de correspondance où on met « comportement inadapté » et on met une croix. Non, on va lui apprendre. Tout à l’heure, on parlait de code invisible, lui faire un, deux, trois comme ça, pas devant toute la classe, mais lui rappeler, est-ce que tu as bien fait ça. L’enseignant peut avoir aussi des échelles de bruit dans sa classe. Il y a trop de bruit dans la classe ou il y a trop d’agitations qui sont ciblées sur cet enfant. Ça peut être des pictogrammes qu’il a sur sa table. Des fois, c’est collé sur la table en sous-main et lui montrer où il en est. L’enfant, lui-même, va se réguler petit à petit.
Pour l’impulsivité, apprendre à l’enfant à se connaître. On parle aussi de posture physique. Le tunnel de l’inhibition, c’est se tenir en classe comme ça. Les coudes sur la table, ça ne se voit pas vis-à-vis des camarades, on a l’impression d’un enfant qui est avachis, mais qui est dans l’écoute. Visuellement, il cache son regard à ce qu’il y a autour de lui, il se concentre sur un point du tableau et au niveau auditif, il est emmené dans une certaine direction. Ça, ça peut être des postures de travail qui vont aider l’enfant à ne pas être dans une certaine impulsivité.

Arthur :

Ça va également diminuer les distractions. Comme on réduit le champ de vision, on va éviter de se laisser distraire par le copain qui va parler avec l’autre copain. On va être focalisé sur le professeur et sur ce qu’il dit.

Fabienne :

L’impulsivité, l’enseignant peut avoir une grille à chaque fois de ce qui ne va pas, une grille de ce qui va et montrer à l’enfant qu’il est en progrès par rapport à son impulsivité. Qu’en appliquant les petites astuces, il arrive avec sa maturité, à gérer cette impulsivité. Il y a aussi des grilles de conduite, des grilles de comportement, qui existent sur les années collège plutôt que lycée.

Arthur :

Ça va l’encourager à poursuivre ses efforts.

Fabienne :

Là, on a mis ensemble collège et lycée, mais les outils que l’on va mettre en place au collège qui seront plus côté enseignant, proposer une grille de travail, proposer une grille de comportement, une grille par rapport à l’impulsivité, ça peut être des grilles que l’enfant s’approprie sur les années lycée en s’autogérant au niveau de ses émotions. C’est compliqué, on ne démarre pas tout de suite comme ça, mais ça peut être après, des outils que l’élève s’approprie en tant que lycéen, en tant qu’étudiant, etc.
Il nous reste le volet hyperactivité. Être hyperactif au collège, peut être gênant par rapport à la relation aux autres où on va être le camarade qui est casse-pieds, pénible. Ça peut créer des distorsions avec la classe, des malentendus, cette hyperactivité, il va falloir la gérer. La gérer en classe, ça peut être l’autorisation d’avoir une boule anti-stress que l’enfant malaxe pendant les cours lorsqu’il se sent sous tension, ça peut être une posture physique, qui face au travail, n’est pas la même. Au collège, pourquoi pas laisser l’enfant debout. S’il est devant, ça va gêner, il faudrait le mettre sur le côté. Tout ça, c’est à voir au cas par cas, mais un élève qui travaille debout, qui ne travaille pas assis correctement sur sa chaise, avec les talons sous les cuisses, pourquoi pas, s’il travaille mieux comme ça, qu’il est plus à l’aise et que ça lui permet d’être moins hyperactif. Lui permettre de bouger dans la classe. S’il faut emmener quelqu’un à l’infirmerie, c’est lui qui sera désigné. S’il faut distribuer des feuilles, c’est lui qui va le faire. Proposer des moments de mouvements dans la classe, les adapter. Si cette hyperactivité devient trop prégnante, autoriser l’enfant à sortir. Soit avec l’aide humaine, soit avec le délégué qui l’emmène au CDI par exemple, où il va retomber en pression.
Il y a tout un tas de choses qu’il faut penser en amont, plutôt que d’arriver au moment où il y a la crise, où c’est trop tard.

Arthur :

On ne sait pas comment faire, on improvise et généralement, on ne prend pas les bonnes décisions.

Fabienne :

Oui et il y a des signes avant-coureurs. L’enfant s’agite. Plus il se connaît lui-même, plus il va le sentir. S’il est mature, il va demander à sortir et on sait qu’il va falloir l’autoriser. Bien entendu, chaque enfant va se connaître ou pas. On peut avoir des enfants très matures qui vont faire une vraie demande et d’autres qui vont en profiter. Ça, ça va se construire en connaissant l’enfant au fur et à mesure de l’année scolaire. On vient d’énumérer un certain nombre d’adaptations, sachant qu’il y en a puissance dix, puissance cent, d’autres possibles, mais ce qui est important, c’est ce que ces adaptations, on peut les formaliser dans des plans d’accompagnement lorsque le TDAH devient impactant pour la scolarité. Côté éducation nationale, il existe deux grands plans. Le PAP qui est le plan d’accompagnement personnalisé, qui liste les adaptations que l’on peut faire en classe. Il ne liste pas toutes les adaptations que l’on peut faire pour un enfant TDAH, parce qu’il a été fait en partenariat avec des associations de parents « dys » et pas de parents TDAH. Ce n’est pas grave parce que l’on peut rajouter, il y a des cases vierges et on peut rajouter des adaptations spécifiques pour les enfants TDAH. On parlait de boule anti-stress, ça peut être écrit que l’enfant en a besoin. Pour mettre en place un PAP, il faut l’aval du médecin scolaire qui doit valider que l’enfant en a besoin. Pour mettre en place un PAP au collège ou au lycée, il faut être en difficulté scolaire, il faut avoir un diagnostic reconnu. On monte un dossier, c’est validé par le médecin scolaire et les adaptations sont de droit pour l’enfant. Voilà le premier plan.

Arthur :

Et pour le suivant ?

Fabienne :

Le suivant, c’est le PPS, c’est le projet personnalisé de scolarisation. C’est un plan qui est plus lourd parce que ça demande une reconnaissance handicap. Il faut, en tant que parent, saisir la MDPH, la maison départementale pour les personnes en situation de handicap. Là, on va demander des aides. Ça peut être des aides en termes humains, une AESH. Pour un enfant TDAH ça peut être une réponse pédagogique, parce que l’aide humaine, va l’aider dans le secondaire, à canaliser son attention, va le sortir de classe s’il y a trop d’hyperactivité, va l’aider à gérer son impulsivité. Ça peut être une réponse. Évidemment, pas 21 heures d’AESH parce que ça n’a pas de sens, mais il y a des matières où on va demander plus d’attention, plus de mobilisation que d’autres. Un temps d’AESH, peut être sept heures, huit heures, ça peut être une réponse.

Arthur :

C’est propre à chaque élève en fonction des matières qu’il préfère ou des matières par lesquelles il est plus intéressé.

Fabienne :

Oui. Pour monter le dossier MDPH, il y a un dossier conséquent à remplir. Il faut contacter l’école, parce qu’il faut remplir une guide d’évaluation scolaire. L’acronyme, c’est Geva-Sco première demande. Il faut des renseignements scolaires, les bulletins et un certificat médical qui fait état du TDAH. Après, ça suit son cours. Il faut savoir que la réponse des MDPH est longue. Ça dépend des régions, il y a des régions qui sont plus ou moins longues, mais il faut s’y prendre à l’avance et ça peut être une réponse. Il y a des réponses en termes de matériel, ça peut être un ordinateur. On n’en n’a pas parlé, mais ça peut aider et ça peut être aussi en termes d’orientation. Des fois, il y a des orientations spécifiques qui passent par la MDPH. Deux grands plans d’accompagnement. Dans le secondaire, c’est important de mettre ces plans en route, parce que si on a besoin d’aménagement à l’examen, si on n’a jamais eu d’adaptation formalisée de manière académique, on n’en n’aura pas le jour de l’examen. Avoir un PAP, ça rend les choses officielles, c’est pour ça que c’est important dans ce cas. Tout ça, c’est détaillé dans le livre Mon enfant est différent. Il y a beaucoup de choses détaillées dedans. Il se trouve sur Amazon ou sur commande en librairie.

Arthur :

Le lien sera dans la description, je vous invite à aller le voir si ça vous intéresse. Je voulais revenir sur ça, un élève qui va être collégien ou lycéen, pendant un examen ou un contrôle, quels sont les aménagements qui vont être disponibles pour lui ? Un tiers-temps par exemple ?

Fabienne :

Ce n’est pas la même chose pendant un contrôle et pendant un examen. Pendant un contrôle, ça rentre sur les adaptations qui sont faites en classe par l’enseignant. Un enseignant ne doit pas dire qu’il ne fait pas d’adaptation, parce que le jour de l’examen, il n’y aura pas d’adaptation. Il ne faut pas raisonner comme ça. On est sur un chemin et c’est parce que l’on adapte que l’enfant va être en réussite et va réussir. Si on n’avait pas adapté, l’enfant aurait été en échec et l’examen aurait été raté. Le chemin, c’est les adaptations. Un an pour un enfant, une année scolaire, c’est énorme et en mettant en place des adaptations, peut-être que dans trois mois, six mois, neuf mois, il n’en n’aura plus besoin le jour de l’examen. C’est pour ça qu’il faut adapter les contrôles. Adapter les contrôles pour un enfant TDAH, ça peut vouloir dire morceler le contrôle. Donner la question petit un, puis quand elle est finie, donner la question petit deux, etc. Pour apprendre à l’enfant à gérer son temps, pour qu’il ne se disperse pas. Ça peut être aussi raccourcir le contrôle et ça doit être fait d’avance par l’enseignant. Ce n’est pas pareil de dire si tu ne finis pas, ce n’est pas grave, car il y aura toujours un sentiment de culpabilité, je n’ai pas fini, plutôt que de proposer un contrôle où il y a trois exercices au lieu de quatre. Si l’enfant fait trois exercices et qu’il y en a que trois, il aura rempli son contrat d’élève et il sera content. Tandis que si on lui propose quatre en lui disant, ce n’est pas grave si tu ne fais pas le dernier, il y a un sentiment de non fait et je n’ai pas fine la tâche que j’aurais pu faire. Ce n’est pas pareil. Le résultat est le même, mais psychologiquement, on ne touche pas aux mêmes choses. Il faut faire attention quand on adapte, il y a tout un volet qui est lié au côté psy et estime de soi. Parfois, on pense que l’on fait bien et en réalité, on peut être blessant par de mots. Il y a tout un contexte qui n’est pas juste des actions. Il faut faire attention à ce que l’on dit, à la manière dont on le présente. Le contrôle, c’est ça, si l’enfant n’arrive pas à être attentif, à se concentrer, qu’il a une AESH, une aide humaine, on peut lui faire faire son contrôle dans une autre salle, pourquoi pas, ça existe. L’adaptation du contrôle, c’est au fur et à mesure de l’année. Ça peut être aussi oraliser le contrôle avec lui, mais ça, c’est mieux quand il y a une AESH, c’est plus simple. L’adaptation, pour vous répondre, au moment de l’examen, il y a un dossier à remplir qui se fait avant le mois de décembre où les parents demandent une adaptation le jour de l’examen. Ça peut être aussi, demander qu’une personne soit à côté, pour rythmer le temps, faire son secrétaire, écrire à sa place, si c’est trop compliqué. Ça, ça se demande. C’est un dossier qui se monte et c’est pour ça que je disais que c’est mieux d’avoir un plan qui accompagne la scolarité dans le secondaire.

Arthur :

D’accord. Je vous remercie d’être intervenue dans cet article.

Fabienne :

De rien. Merci à vous de m’avoir invitée.

Arthur :

C’était avec grand plaisir.

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Je m'appelle Arthur Jasinski, je suis un jeune étudiant et entrepreneur de 19 ans ayant un trouble de l'attention. J'ai créé ce blog pour partager les actions que j'ai mises en place ainsi que les techniques qui ont changé ma vie. L'objectif que je me suis fixé est d'accompagner les personnes ayant tout comme moi un trouble de l'attention pour les aider à s’épanouir dans leur vie.

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