Quel impact a eu le confinement sur les enfants neuroatypiques ?
Bonjour à toutes et à tous, j’espère que vous allez bien et que vous êtes en forme. Dans cet article, je suis accompagné du docteur Olivier REVOL, pédopsychiatre. Nous allons parler de l’impact qu’ont eu les deux confinements liés à la covid 19 sur les personnes qui ont une neuroatypie (TDAH, dys…) ou un refus scolaire anxieux.
Les effets du confinement sur les adolescents neuroatypiques
L’impact du confinement sur les enfants et les adolescents en général est maintenant bien connu. On sait que la population adolescente a été une des plus souffrantes et vulnérables du fait du confinement, pour des raisons que nous allons expliquer. En 2020, quand notre président a dit “nous sommes en guerre”, nous, les médecins, étions inquiets. Nous nous sommes dits “oh là là, ça va être très compliqué avec les enfants en pédopsychiatrie, nous allons avoir un afflux de jeunes en difficulté”. Et paradoxalement, en mars, avril 2020, les enfants à besoins pédagogiques particuliers que nous attendions en consultation ne sont jamais venus. C’est-à-dire que ces enfants ont trouvé à la maison des aménagements pédagogiques à la carte qui leur convenaient.
On va aussi rétablir la vérité. Si vous étiez confiné dans un petit espace avec des parents en télétravail et un enfant hyperactif au milieu, ça faisait un peu cocotte-minute. Néanmoins, la plupart d’entre eux ont trouvé leur compte dans cette affaire-là.
Les défis de l'après-confinement et l'adaptation continue
Quand on a proposé, en mai ou en juin, de reprendre l’école, la plupart des enfants à besoins pédagogiques particuliers, et je parle des TDAH mais aussi des enfants à haut potentiel ou des enfants dys, ont préféré ne pas reprendre. Ils ont enchaîné juillet, août, sur les vacances. Septembre 2020, ça a été très compliqué pour eux de reprendre l’école.
Ce qui est plus ennuyeux, c’est qu’en septembre 2021, ça a été pareil. En septembre 2022 et en septembre 2023 aussi. Avec une explosion des demandes de CNED, de cours à distance, qu’on est en train de respecter actuellement parce qu’on sait qu’on a proposé à certains enfants un système d’apprentissage qui leur convenait mieux.
On a donc vu ce phénomène-là. Et on a surtout vu apparaître quelque chose qu’on n’avait pas anticipé : c’est que la sortie du confinement a été plus compliquée pour certains que le confinement lui-même. À tel point que les Américains ont théorisé ça. Ils ont appelé ça le “Cabin Fever” (syndrome de la cabane) par analogie aux chercheurs d’or qui étaient enfermés dans le Colorado dans leur cabane. Ils ont gagné un peu de pépites, et beaucoup n’ont pas pu reprendre pied dans les villes.
Et comme pour ces chercheurs d’or, nos enfants à besoin pédagogique particulier étaient bien dans leur “cabane”, à la maison, avec un enseignement ajusté et adapté. Ils ont eu du mal à reprendre pied dans la vie. On a donc eu une explosion de ce qu’on appelait la phobie scolaire, qu’on appelle maintenant le refus scolaire anxieux en post-confinement. Et peut-être qu’il y aurait une petite amélioration en ce moment, mais je n’ose même pas le dire. En tout cas, la dernière étude qui est sortie en septembre 2023 a montré que le moral des jeunes commençait un petit peu à s’améliorer. On ne le voit pas encore vraiment en consultation. On voit en revanche la poursuite de ce malaise lié au confinement.
Reconsidérer l'adolescence à l'ère de la COVID-19
On peut très bien expliquer ce malaise quand on regarde les enjeux de l’adolescence, d’une part, et qu’on le met en perspective avec le confinement. On s’aperçoit que point par point le confinement est venu s’opposer aux challenges de l’adolescence. L’adolescence, c’est la convivialité. Ça était terminé. L’adolescence, c’est faire des projets. On ne pouvait plus en faire. L’adolescence, c’est s’opposer aux parents. Là, il ne fallait pas s’opposer parce qu’on risquait de s’opposer aussi au ministre de l’Intérieur en sortant. L’adolescence, c’est le temps qui s’accélère et là, d’un seul coup, le temps était suspendu. Et beaucoup d’adolescents nous disent maintenant, même trois ans après, “on nous a piqué une partie de notre adolescence”. Ce qui explique le malaise et le mal-être que beaucoup d’entre eux expriment et continuent à exprimer encore.
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Qui suis-je ?
Je m'appelle Arthur Jasinski, je suis un entrepreneur ayant un TDAH.
J'ai créé ce blog pour partager les actions que j'ai mises en place ainsi que les techniques qui ont changé ma vie.
L'objectif que je me suis fixé est d'accompagner les personnes ayant tout comme moi un trouble de l'attention pour les aider à s’épanouir dans leur vie.
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